Il aura fallu quatre années aux auteurs pour clore ce thriller financier et politique amorcé en 2006. Solidement documentée, la série nous a plongé avec le premier tome dans les arcanes de la finance internationale avec un certain brio. Puis, les deux tomes suivants se sont teintés d’action qui n’aurait pas dépareillé dans les meilleurs films d’espionnages avec en toile de fond terrorisme et société secrète pluri-centenaire.

Le scénario de Richard Malka, avocat spécialisé dans le droit de la presse et scénariste talentueux est on ne peut plus convaincant. Moins réaliste que l’impressionnant Ordre de Cicéron (sa première série dessinée, excusez du peu, par le regretté Paul Gillon), Section Financière est un savant cocktail de polar, d’action, d’enquête, de mystères, d’anticipation et d’histoire. Mis en image par le talentueux dessinateur italien Andrea Mutti (Arrivederci Amore, Nero, Ghost…) dont le trait réaliste rehaussé par une mise en couleur des plus convaincante sert remarquablement bien l’histoire, la série s’achève avec une haletante course contre la montre. Malka s’est amusé à proposer une relecture de notre histoire à travers celle de « l’Opus Scientilique » alors que sombres motivations de Jifqua sont enfin mises en lumière. Mais la série lui aura surtout permis de décrire les complexes relations existants entre gouvernements, terrorisme, argent plus ou moins sales et paradis fiscaux… édifiant, surtout lorsqu’on songe que la réalité dépasse bien souvent la fiction…

Paradis Artificiel (excellent titre !) clôt la série Section financière avec efficacité. Les lecteurs frustrés par le terrible cliffhanger du tome 3 et les quatre années d’attentes se délecteront sans nuls doutes de ce dernier opus très convaincant.