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La Mémoire de l'Eau [2/2]
La Mémoire de l'Eau



Fiche descriptive

Roman Graphique

La Mémoire de l'Eau

Tome 2

Mathieu Reynès

Valérie Vernay

Valérie Vernay

Dupuis

1er juin 2012

Chroniques

Marion en est désormais certaine, les rochers sculptés un peu partout dans le village ne sont pas là uniquement pour le folklore. Autrement, pourquoi l'un d'entre eux porterait les initiales et la date de la disparition de son grand-père ? Malgré les mises en garde des gens du village, elle décide d'interroger le gardien du phare. Quitte à prendre tous les risques...
un chef d'oeuvre!


Une série fantastiquement intimiste
Après un premier tome très remarqué, la suite et fin de la Mémoire de l’Eau était très attendue. Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre très longtemps puisque ce second tome paraît sur les étals à peine deux mois après le premier. Comme le suggère la couverture, l’intrigue se fait bien plus tendue que dans le premier opus dont la couverture évoquait une certaine sérénité. Alors que les éléements se déchaînent autour de l’île du phare, c’est bien la peur qu’on lit dans les yeux de Marion qui tente d’échapper à une indicible menace.
La convaincante chronique sociale qui s’esquissait dans les premières pages du premier tome a peu à peu laissé la place au mystère alors qu’une tension impalpable s’installait au fil des pages. Les frontières entre légende et réalité s’estompent peu à peu et la cote paradisiaque se peuple d’ombres inquiétantes surgies du passé et des profondeurs de l’océan. Autour d’une malédiction familiale qui peut présenter d’étranges filiation avec des nouvelles de HP Lovecraft, Mathieu Reynès a développé une galerie de personnages attachants et tissé entre eux des relations fortes et ambigües qui confère à son récit une touche intimiste saisissante et une grande crédibilité. Les notes de fantastiques qui ponctuent le récit sont à la fois légères et oppressantes, laissant au lecteur et à la jeune Marion un doute subsistant quand aux tragiques évènements qui se sont déroulés, entre folie et fantstique.

L’album aurait pû être mis en image de façon bien plus sombre au vu de la teneur du propos. Mais la douceur du trait de Valérie Vernay et sa mise en couleur tout en nuance renforce la dimension intimiste du récit. Ses couleurs qui laissent poindre le crayonné évoquent par moment celle du regrétté Jean-Paul Dethorey et le personnage du gardien de phare fait parfois penser au peintre Emile Rénier de l’Exécution. Le travail que Valérie Vernay a effectué sur cette série est saisissant. De la grotte oppressante du premier tome à la violence de la tempête du second, elle parvient avec une facilité déconcertante à poser les différentes ambiances qui émaillent le récit, sans jamais se départir de la fraîcheur et de la spontanéité de son trait.

Si La mémoire de l’eau se finit bien, il reste une pointe de doute d’incertitude quant à l’avenir de la jeune Marion et on imagine une musique à la fois reposante et inquiétante venant ponctuer le générique de fin. Sans contestes, ce diptyque est l’un des plus remarquable publiée en ce début d’année et destiné à un très large public. En développant une histoire à la fois fantastique, aventureuse et intimiste, Mathieu Reynès et Valérie Vernay réalisent un sans-faute. Une série chargée d’émotion à ranger à côté de Où le regard ne porte pas.. de Georges et Olivier Pont, et à ressortir, souvent…
Le Korrigan




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