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L'Ombre du doute
Holmes (1854-1891?)



Fiche descriptive

Policier Historique

Holmes (1854-1891?)

Tome 3

Luc Brunschwig

Cecil

Futuropolis

32

21 juin 2012

Chroniques

4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, son frère, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue.

Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille. Alors que Watson se rend à Pau, où la famille Holmes possède une maison, pour tenter de rencontrer des gens qui ont bien connu Sherlock quand il était jeune, Wiggins part à la rencontre d'un médecin dont le passé est lié au père de Holmes.

Il se retrouve alors au coeur d'une manifestation qui va dégénérer en émeute et qui a pour cible… le docteur qu'il recherche …
un chef d'oeuvre!


Sans l’ombre d’un doute
Il aura fallu quatre années aux auteurs pour boucler ce troisième tome de Holmes. Quatre ans pour une série censée comporter sept ou huit tomes, ça a de quoi donner le vertige. La fin dans 20 ans? Mais quatre année pour un tel album, c’est à la fois beaucoup lorsqu’on attend la suite d’une des plus passionnantes séries mettant en scène Sherlock Holmes (ou plutôt son acolyte, le Docteur Watson) et peu au vu de la grande sa qualité. Cent-vingt-cinq ans après sa naissance, le célèbre détective imaginé par Sir Arthur Conan Doyle en 1887, n’a rien perdu de son attrait et n’en finit plus d’inspirée romancier et scénaristes.

L’action se situe, comme souvent dans les reprises, dans le fameux « grand hiatus » qui fait suite à la disparition d’Holmes et de son grand ennemi professeur Moriarty dans les chutes de Reichenbach. Cependant, difficile de savoir si la série s’inscrit dans le mythe holmésien ou en propose une uchronie. Holmes est-il réellement mort ou la série s’efforcera-t-elle d’être raccord avec La Maison vide qui marquait le retour d’Holmes.

Après la tragique disparition de son ami dans les chutes de Reichenbach, le Docteur Watson ne peut se contenter de la version officielle des événements. Tant de mystères planent sur Holmes et sa famille. Pourquoi son frère Mycroft Holmes tente-t-il de convaincre le docteur que le sinistre professeur Moriarty n’est qu’une invention de l’esprit dérangé de Sherlock, abusant de produits psychotropes depuis le mariage de Watson? Il se lance dans une vaste enquête à travers l’Europe pour en apprendre plus sur son ami, se fiant à son intuition plus qu’à la logique si chère à son défunt compagnon. Pendant que le docteur se rend à Pau en compagnie de son épouse pour mieux connaître la jeunesse turbulente de son ami, Wiggins, ancien gamin des rues sorti de sa condition par Holmes, enquête pour sa part auprès d’un médecin qui a côtoyé le père de Sherlock Holmes.

Comme toujours avec Luc Brunschwig, les personnages de l’album sont d’une grande richesse. Leur profil psychologique a été soigneusement travaillé, leur offrant consistance, densité et complexité nécessaires à une grande histoire. Le personnage de Watson qui porte le deuil de son ami est une grande réussite et concentre à lui seul toutes les qualités d’écriture du scénariste. Il s’inscrit dans la parfaite continuité des romans tout en développant de façon crédible l’état dans lequel le docteur a pu être alors qu’il devait apprendre à vivre sans Holmes. Le mystère reste entier malgré les nombreuses pistes esquissées et ce troisième album s’avère tout aussi passionnant que les deux premier opus. Qu’il nous tarde de connaître la suite de cette passionnante enquête!

Le travail de Cécil sur l’album est en tous points admirable. Si la scène inaugurale, à la fois riche et ludique, est un petit bijou de composition, l’ensemble des planches est tout aussi superbe. On se perd dans la contemplation de certaines cases où le dessinateur parvient à poser le décor et l’ambiance avec une aisance qui force l’admiration. Parfaitement maîtrisée, la palette chromatique choisie pour la série est d’une redoutable efficacité. Quand à la couverture, énigmatique, qui représente Watson en proie au doute devant une porte ouvrant un inconnu étrangement dirigé vers le lecteur, elle confère la furieuse envie de se plonger dans l’album pour connaître la suite de ce captivant polar.


Le carnet accompagnant la première édition de l’album est un réel plus. Comportant de nombreuses scènes coupées au montage, il permet de mieux percevoir la somme de travail colossale qu’a pu représenter l’élaboration de cet album. Un régal pour les mirettes que de voir cet envers du décor d’un album en gestation…

Il aura certes fallu attendre quatre années avant de lire cet album… mais quel album! Un chef d’œuvre sans l’ombre d’un doute…
Le Korrigan


un chef d'oeuvre!


L'intérêt ne baisse pas
A priori Sherlock Holmes est mort lors d’un combat avec l’empereur du mal, le professeur Moriarty. C’est toutefois ce que pensait le fidèle Watson. Il apprend rapidement qu’en réalité le célèbre détective se serait suicidé pour échapper à la folie qui menaçait de s’emparer de lui. Après s’être rendu chez la famille de son ami, il est assailli de doutes compte tenu de ce qui s’y passe et des zones d’ombre relevées dans le passé de ce clan pour le moins singulier. Accompagné de son épouse, il part en France sur les traces de la nourrice de Holmes. Pendant ce temps, Wiggins se rend à Londres pour enquêter sur l’étonnante infirmière chargée de s’occuper de Holmes père.

Depuis le début de cette surprenante série en 2006, Luc Brunschwig réalise la performance d’écorner l’image de Holmes tout en rendant hommage à Conan Doyle, son créateur, en offrant une enquête digne de l’illustre privé. Toujours sur un rythme lent, il emmène le lecteur pénétrer le passé de Sherlock, privilégiant l’ambiance, l’épaisseur des personnages et la précision des dialogues. Grâce à cette méticulosité et aux découvertes qui suscitent des questions, le récit s’avère toujours aussi prenant, voire, pour ce troisième tome, encore plus consistant. Le scénariste sépare les deux limiers – Watson et Wiggins –, offrant ainsi deux enquêtes. Celle menée par le jeune protégé du héros décédé permet d’en apprendre plus sur son enrôlement et fait apparaître un nouveau protagoniste – le docteur Parks – qui ne manque pas d’intérêt du fait de sa personnalité et de ses activités. L’autre élément nouveau est que le couple Watson est suivi par un individu qui prend ses ordres à Londres.

Cécil poursuit son travail d’orfèvre. D'une grande fluidité, ses planches sont impressionnantes, tant elles sont précises et réalistes. Ce souci du détail, au-delà d'offrir de magnifiques illustrations, contribue à rendre une atmosphère unique à ce récit, que ce soit par la qualité des expressions, la recherche constante sur les positions, l’utilisation de la lumière ou encore le rendu des mouvements.

Une série qui fait preuve d’un niveau élevé de qualité et d’exigence, mais aussi de respect du lecteur, comme en témoigne le cahier graphique passionnant qui accompagne ce volume.
mome



Inspiration jeux de rôle

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