Le cœur de la meute est reformé et se rend au temple des Faiseurs afin d'obtenir le moyen de réitérer le sortilège qui constitue le mur magique protégeant l’archipel d’un puissant démon. Le Grand-Maître consent à leur fournir les indices nécessaires pour y arriver, à condition que les mercenaires accomplissent une mission pour lui. Ils doivent escorter le jeune prétendant au trône du royaume des Trois Cités, ce dernier devant ensuite renouveler avec les Faiseurs le pacte leur garantissant d’importantes ressources financières. Pendant ce temps, le vieux seigneur Griffon, capturé par le clan qui contrôle les goules, lutte pour préserver son intégrité morale.

Sorti au mois de mars dernier, le premier tome constituait une agréable surprise pour bon nombre d’amateurs de Fantasy. À partir d’une trame très classique (un groupe de « héros » devant sauver le monde), Nicolas Jarry (Les brumes d'Asceltis, Troie) parvenait à séduire le lecteur grâce à des personnages intéressants et des éléments inhabituels : un univers d’orcs, sans humains ; un contexte médiéval « japonais » (peu exploité dans l’univers de la Fantasy) ; des protagonistes vieillissants. Cette introduction souffrait d’un léger manque de rythme, ce qui n’est pas le cas de cette suite. Même si la grande quête n’est pas encore complètement lancée, les évènements s’accélèrent. Cette digression par rapport à l’intrigue principale n’est pas du tout inutile. Elle apporte habilement son lot de péripéties, permettant de découvrir plus profondément certains protagonistes, et étoffe l’histoire en faisant apparaître des complots autour des vieux guerriers. Les actions des orcs ténébreux restent toujours aussi nébuleuses, même si le final de l’album laisse adroitement entrevoir des bouleversements pour la suite.

Le dessin de Paolo Deplano, déjà associé au scénariste sur Les exilés d'Asceltis et Nains!, contribue largement à la facilité d’immersion dans cette aventure. Le cadrage est particulièrement dynamique grâce à de nombreuses petites vignettes incrustées sur des cases plus larges. Les créatures sont bien différenciées et expressives. Les décors, sans être extrêmement précis, sont fournis et détaillés, donnant vie à ce monde des orcs du « soleil levant ». Le travail de la coloriste, Sylvia Fabris, est également à souligner, ses teintes nuancées et son travail sur la lumière étant des plus agréables.

Des idées intrigantes, des personnalités charismatiques, une narration efficace et un graphisme très réussi : tout est réuni pour vivre un récit de Fantasy captivant.