La Dame Perdue, premier tome de Luminae, avait su séduire par ses graphismes élégants à la croisé de nombreuses influences et par son univers qu’on sentait riche et foisonnant.

Le premier tome avait laissé nos héroïnes dans une bien fâcheuse posture. Après une nuit passée à combattre, c’est exténuée qu’elles voient poindre l’aube. Elles ont fort a faire pour contenir les violents assauts du terrible mage-dragon. Pendant ce temps, les armée du mage se mettent en marche et ravagent tout sur son passage. Le seigneur local prend tardivement conscience de ses erreurs passées et est bien décidé à livrer son ultime combat pour racheter ses fautes. A l’abri d’un village canidé, la nouvelle Dame des heures va découvrir son destin : protéger la Sainte contre les menaces qui grandissent de jour en jour.

Les planches de Bengal, qui signe aussi la colorisation, sont de toute beauté. Son découpage fait la part belle à l’image et ses illustrations pleines pages, de toute beauté, accentue l’aspect épique de l’histoire. Une fois encore, l’absence d’encrage accentue le dynamisme de l’ensemble. Le recours au vocabulaire graphique du manga rend son récit extrêmement fluide. Le rythme en est soutenu et c’est sans temps mort que le lecteur dévore ce nouvel épisode de Luminae. Pourtant, les mystères esquissées avec le premier album ne trouvent ici que peu de réponses. Que les forces maléfiques œuvrent pour s’emparer de l‘essence même de la magie incarnée en Luminae est chose logique, mais il est encore difficile de savoir où Bengal souhaite mener son récit.

Pourtant, une fois encore, le lecteur se laisse captiver par l’atmosphère si particulière qui se dégage des planches. C’est comme si une antique magie était à l’œuvre ici, un charme étrange et pénétrant qui activerait l’imagination du lecteur pour habiller ce récit minimaliste d’inspiration manga. Car si on reste un peu su sa faim,

La Naissance des Heures s’inscrit dans le sillon creusé par le premier album. Signant à la fois le somputueux dessin et le scénario de Luminae, Bengal nous prouve son talent de conteur, en posant les bases d’un univers nimbé de magie et de poésie. La part laissée à l’imaginaire est certes des plus appréciables mais peut-être faudrait-il lever le voile sur certains mystères pour que le lecteur perçoive la cohérence de l’univers derrière les péripéties des Gardiennes.