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Les Aigles de sang
Alix senator



Fiche descriptive

Histoire

Alix senator

Tome 1

Valérie Mangin

Thierry Démarez

Thierry Démarez

Casterman

Univers d'auteurs

12 septembre 2012

Chronique
Les Aigles de sang
fidèlement iconoclaste

– 12 avant Jésus-Christ. Marcus Aemilius Lepidus, grand pontife de Rome, et Agrippa, successeur désigné du puissant empereur Auguste, sont mystérieusement assassinés par des aigles qui leur déchirent les entrailles.

Alarmé par ces événements, Auguste charge son vieil ami le sénateur Alix Gracchus d’enquêter discrètement. Une enquête qui conduira Alix, assisté de ses fils Titus et Khephren (le propre rejeton d’Enak, qu’Alix a adopté après la disparition de celui-ci) sur la piste de l’énigmatique maître des oiseaux. Pourtant, le danger persiste à se rapprocher encore de l’empereur en personne, de plus en plus près. Et Alix va finalement découvrir que le plus dangereux des rapaces se niche au cœur même de Rome, là où nul ne pouvait le soupçonner…
un excellent album!


fidèlement iconoclaste
fidèlement iconoclaste
Crée par Jacques Martin il y a près de soixante ans, Alix aurait pu ne pas survivre à son créateur. Mais telle n'était pas la volonté de ce dernier qui souhaitait que son œuvre lui survive. Après des derniers albums en demi-teinte, voilà donc notre intrépide gaulois qui revient sur le devant de la scène. Si l'annonce de la reprise par Valérie Mangin pouvait en faire tiquer certains qui ne l'attendait pas dans ce registre, c'était oublier un peu vite sa passion pour l'antiquité qui lui avait fait signer deux œuvres teintée de space op : le Fléau des dieux et le Dernier Troyen.
Fort de ses connaissances historiques, la voilà lancée dans l'aventure. Mais, plutôt que de proposer une pâle copie de l'originale, elle a pris un gros risque en décidant de présenter un Alix vieillissant, aux cheveux blancs et devenu sénateur par la seule volonté de son ami Auguste. Le risque de déplaire aux fans de la série…
Trente années ont passé depuis les premières aventures d’Alix. Ce qu’il s’est passé durant ce laps de temps reste un mystère bien que quelques bribes de ce passé apparaissent au fil de la lecture, laissant la possibilité à un auteur d’insérer d’autres histoires dans ce long intervalle, mais permettant surtout au lecteur de se projeter dans le personnage, de tenter de comprendre les tours et détours qui ont fait de lui ce qu’il est. De nombreuses références aux précédents albums (à commencer par Tombeau Etrusque) émaillent le récit, tissant d’invisibles liens avec le passé. Les amateurs de la série seront en terrain connus mais les autres ne seront pas pour autant perdus dans cette intrigue qui possède les éléments permettant d’appréhender l’histoire.
La connaissance approfondie qu’a Valérie Mangin de l’histoire antique lui permet de conserver la crédibilité de la série héritée du soin minutieux apporté par Jacques Martin, tant au scénario qu'aux costumes et aux décors. Comme lui, elle sait s'insérer dans les zones d'ombre de l'Histoire pour créer une trame originale et prenante.

Alix, devenu sénateur, se voit confier par son ancien compagnon devenu maître de Rome le soin d'enquêter sur la mort mystérieuse d’Agrippa, successeur désigné du puissant Auguste. Avec Titus et Khephren (respectivement son fils et son fils adoptif) qui furent les témoins oculaires des tragiques évènements, il va mener une enquête qui l'entraînera à démasquer un sombre complot ourdi par des proches d'Auguste...
Le personnage d’Alix, courageux défenseur du faible et des opprimés, se fait moins lisse que précédemment tout en conservant ses principales caractéristiques. La façon dont il doute de son ancien camarade ayant accédé à la magistrature suprême confère à l'ensemble un relief appréciable.

Le trait formidablement réaliste de Thierry Démarez est l'un des atouts majeurs de cette série où plane encore et toujours le souffle de l'aventure. Le soin apporté aux décors et à la mise en scène est saisissant et confère à la série sa nécessaire crédibilité historique. Seule fausse note peut-être, l’apparence du prêtre qui évoque trop celle du vénérable Jorge de Burgos‎ ( le nom de la Rose) et met trop rapidement le lecteur sur la piste des coupables, esquissant d’une certaine manière sa fin.

Malgré ce bémol, force est de connaître que le pari fou de reprendre un personnage emblématique du neuvième art est un franc succès. L’abandon des récitatifs imposants, par trop datés, contribue à faire rentrer Alix Gracchus dans la modernité. Les auteurs sont parvenus à moderniser le mythe tout en restant fidèle à l'esprit impulsé à la série par Jacques Martin. L’idée de faire vieillir Alix leur attirera peut-être les foudres des puristes conservateurs mais le risque qu’ils ont pris apporte à la série tout son sel. Cette nécessaire prise de distance donne à la série un second souffle salutaire.
Gageons qu'Alix Senator sera pour les plus jeunes l'occasion de découvrir ce héros dont les aventures furent pour beaucoup la découverte du neuvième art et de sa richesse narrative et culturelle. Souhaitons longue vie au Senateur!

A noter que Casterman a eu la bonne idée de proposer une version de luxe de cet album poignée d’euros en plus… Son dos toilé et sa couverture alternative en font un objet élégant doté en outre d’un cahier supplémentaire passionnant… A ce prix là, il serait dommage de se priver!
Le Korrigan




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