Ozanam et Joël Jurion signent avec Klaw une série tout public dynamique et percutante se situant graphiquement à la croisée du manga et du comics.

Poursuivis par des camarades désireux de le racketter, il est passé à tabac lorsqu'il se transforme soudain en un tigre puissant et bipède. Sous cette forme, il n'a aucun mal à se débarrasser de ses agresseurs... Les révélations n'arrivant jamais seules, il apprend que son père est un puissant mafieux... Peu à peu, et grâce à l'aide de Dan, son ancien garde du corps, il apprend à accepter sa condition de dhizi, un être mi-homme, mi-animal... Mais son chemin initiatique commence à peine... Il va découvrir l'existence d'autres dhizis, issues du zodiaque chinois. Et si certains sont pacifistes et vivent retirés du monde, d'autres se livrent une guerre sans merci pour assurer la suprématie de leurs clans...
Désireux de mettre fin aux activités illicite de son père, Ange, accompagné de son mentor, s'introduisent nuitamment dans l'un des entrepôts Tomassini dans le but d'y détruire un important chargement de drogue. Las! Une fois sur place, ils comprennent que d'autres intrus s'y sont introduit, à la tête desquels un homme-coq qui jette rapidement au tapis le jeune Ange, trop inexpérimenté. Dans parvient à fuir, emportant le jeune homme...

De révélations en révélations, Ozanam tisse sa toile. S'appuyant sur les figures archétypales, tels l'adolescent tourmenté aux étranges pouvoirs, les mafieux italiens ou les triades chinoises, il développe une histoire survoltée pleine de scènes d'action débridées. Bien que très usité, la structure du récit, qui expose une situation initiale dramatique pour rapidement entraîner le lecteur aux origines par un flashback rondement mené, fonctionne toujours aussi bien...
Le fond et la forme destinent sans doute principalement cette histoire à un public ado, d'autant que le scénariste semble avoir mis pour un temps entre parenthèse la noirceur dont qu'il aime à injecter dans ses intrigues... Mais l'ensemble s'avère néanmoins très appréciable pour un lectorat plus adulte, et ce d'autant plus que les zones d'ombres et les révélations distillée dans le corps e l'intrigue entretienne le désir de connaître les tenants et les aboutissants de l'histoire.


A la confluence de différents style, le trait dynamique et nerveux de Joël Jurion (dessinateur du remarquable Anachron) s'avère d'une redoutable efficacité pour mettre en image le récit concocté par Ozanam. Empruntant son vocabulaire graphique au septième art, ses planches sont particulièrement percutantes et immerge d'emblée le lecteur dans cette série survitaminée...

Les amateurs du JdR Nephilim trouveront sans nul doute dans cette série une intéressante source d'inspiration pour développer une intrigue mettant en scène des Ar-Kaïm et de leurs humeurs zodiacales...

Tabula Rasa s'inscrit dans la droite lignée du premier opus de cette trilogie pleine d'action et d'énergie qui prend néanmoins le temps de développer des personnages crédibles... Le scénariste continue de poser des jalons qui éloigne son récit des sentiers battus, ponctuant son récit d'humour et de révélations bien senties... Le rythme soutenu de publication des trois tomes de la trilogie (en près de six mois!) empêchant la pression de retomber, nous attendons août avec impatience pour pouvoir découvrir la conclusion de ce récit tout à la fois rafraîchissant et divertissant...