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Poupées de sang
Scotland Yard



Fiche descriptive

Policier Historique

Scotland Yard

Tome 2

Dobbs

Stéphane Perger

Stéphane Perger

Soleil

1800

3 juillet 2013

Chroniques

À Londres, les jeunes femmes respirent de nouveau… Elles peuvent enfin sortir sans craindre de rencontrer celui que l’on nommait Carfax : ce tueur fou n’est en effet plus une menace, car il vient d’être mis hors d’état de nuire par les actions conjuguées de Scotland Yard et de la pègre.

Malgré ce succès l’inspecteur Gregson et son équipe savent qu’ils doivent mettre la main sur l’autre monstre qui s’est échappé de la prison de New Gate, et qui se cache toujours dans l’ombre. Sa traque finale débute alors que l’alliance entre policiers et malfrats montre ses limites.
Renfield, un nouveau cas clinique extrême pour le docteur Seward…

Un terrifiant buveur de sang ayant régressé de façon quasi-animale après une enfance traumatisée. Un aliéné qui faisait trembler jusqu’à la plus grosse crapule de la prison. Un chasseur solitaire en quête de la seule chose qui puisse lui rappeler sa part d’humanité : les poupées d’une enfance brisée.
un chef d'oeuvre!


Les prémices d'un chef d’œuvre
La collection 1800 est l'une des plus jubilatoires de ces dernières années. Et de voire deux pointures telles que Dobbs et Stéphane Perger signer l'un de ces diptyques ne pouvait que retenir toute notre attention.

Après un premier tome à l'ambiance poisseuse et inquiétante particulièrement bien rendue et une enquête particulièrement sanglante, nous retrouvons Tobias Gregson, enquêteur du Metropolitan Police Service et son équipe hétéroclite. Relégué dans les sous-sol du Met suite au fiasco d'un transfert dont il avait la charge, il va tenter de remettre sous les écrous les deux criminels rongés par la folie qui se sont échappés. Aidés de John Seward, un psychiatre aux méthodes atypiques, et de son étrange assistante, l'énigmatique Faustine Clerval, d'un gamin de Baker Street et de la pègre londonienne, il a déjà mis fin à l'épopée sanglante de Carfax dont les crimes ont ré-ouvert les blessures encore mal cicatrisées des meurtres de l'Eventreur. Mais le sinistre Renfield, l'autre monstre, est encore dans la nature et donnera bien du fil à retordre à nos enquêteurs...

Napoléon Bonaparte écrivit que l'inspiration n'est le plus souvent qu'une réminiscence. Le scénario de Dobbs et sa savoureuse chute semble lui donner raison. La traque du monstre va entraîner les enquêteurs et le lecteurs aux sources de son traumatisme, révélant des parts de son enfance qui l'ont conduit à régresser pour devenir un quasi-animal régit par ses pulsions qui le pousse à tuer et à boire le sang de ses innocentes victimes. Mais personne ne semble être vraiment innocent dans cette sordide histoire et ceux qui ont fermé les yeux sur les souffrances endurées par Renfield enfant semblent être en sursis. Le portrait qu'esquisse Dobbs de ce dément est particulièrement saisissant. Par une habile narration croisée écartelée entre deux époques, il fait apparaître peu à peu les fêlures de ce personnage complexe et torturé à jamais marqué par les souffrances qu'on lui a infligé dans son enfance. Mais si Renfield n'en n'est pas moins un monstre inquiétant et pervers, sa façon de s'accrocher aux reliques de son enfance comme il s'accrocherait à une parcelle d'humanité accentue le malaise induit par ce personnage aussi malsain que répugnant.
Fidèle à l'esprit de la collection, Dobbs met en scène des figures emblématiques de ce siècle et de la littérature fantastique à qui il a donné naissance. On y croise ainsi Renfield, bien sûr, mais aussi le Colonnel Sebastian Moran (célèbre associé de Moriarty), Joseph Merrick (plus connu sous le nom d'Elephant Man et dont la fin nous est dévoilé dans Mister Hyde contre Frankenstein), Bram Stoker ou l'inspecteur Lestrade. Le crossing over qui lui permet de remettre en scène Faustine Clerval apporte de l'épaisseur à ce personnage et à l'univers de l'auteur, pour notre plus grand plaisir des lecteurs...

Et puis il y a le dessin, magnifique de Stéphane Perger qui plante à coup de pieu une ambiance inquiétante et torturée. Rien n'est laissé au hasard dans la composition de ses planches et ses choix graphiques audacieux sont pour le moins percutants. Ses découpages éclatés soutiennent de façon saisissante le rythme et l'ambiance du récit, telle cette poursuite effrénée dans les rues de Londres où Renfield devient, l'espace d'une planche, une proie. L'atmosphère qu'il distille avec ses pinceaux est tout à la fois glauque, oppressante et étouffante, et terriblement gothique. Stéphane Perger parvient comme personne à faire ressentir la peur, la folie ou une froide détermination dans les yeux et l'attitude des personnages qu'il met en scène. Il suffit de poser les yeux sur la superbe couverture de cet album pour appréhender le fabuleux talent de ce dessinateur...


Ce diptyque est une nouvelle perle à ajouter à cette savoureuse collection qu'est 1800. Servi par un scénario haletant et un dessin époustouflant, il ne manquera pas d'exercer son charme sulfureux sur les lecteurs amateurs d'ambiances gothiques et d'enquêtes finement ciselées... Poupées de sang est un album que nous attendions avec impatience et nous ne fûmes nullement déçus, bien au contraire! Gros coup de cœur pour ce formidable et inquiétant diptyque...
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.