Avec New-York, Christophe Arleston et Alessandro Barbucci nous ouvraient les portes d’Ekhö, le monde miroir, un univers qu’on pourrait qualifier de fantasy-punk, sorte de mélange contre nature mais jubilatoire entre l’héroïc-fantasy et le Steam-Punk…

Dans ce premier tome, nous découvrions la jeune (et sexy!) Fourmille Gratule à bord d’un 747 en partance pour New-York… Alors qu’il y avait tout lieu de penser que l’avion allait se crasher dans l’eau claire azurée, une étrange créature ressemblant à un drôle d’écureuil aux costumes médiévaux lui demandait si elle acceptait l’héritage de sa tante disparue il y a quelques décennies… Commençait alors pour elle et Yuri Podrov, son voisin de cabine, une étrange aventure qui allait la mener dans le monde étrange d’Ekhö, univers présentant d’étranges similitudes avec le nôtre… tout en étant totalement différent…

Dans cette nouvelle aventure à la couverture aussi alléchante que sublime, nous retrouvons donc Fourmille et Yuri alors que la situation financière de l’agence Gratule, fondée par Odelalie (la tante de notre jeune (et sexy !) héroïne est en grande difficulté financière. Yummy étant en prison, Fourmille persuade Grace Lumumba (fidèle secrétaire de l’agence, et célèbre strip-teaseuse connue sous le nom de Yumma) d’aller avec elle honorer un contrat à Paris. Las! Peu de temsp avant leur arrivée, le Prince Antone, fils de l’Empereur Napoléon VII est mort dans un terrible accident alors que son fiacre, poursuivit par une meute de journaliste s’engouffrait sous le pont de l’Alma, juste après qu’il ait été informé d’une terrible trahison d’un proche de l’Empereur… Attirant l’esprits des morts tourmentés comme les paratonnerres la foudre, voilà Fourmille hantée par le fantôme du Prince Antone… Dès lors, une seule façon de se débarrasser de cet hôte encombrant : résoudre le mystère de sa mort…

C’est avec un plaisir de gourmet que l’on retrouve l’univers drôle et décalé sorti de l’imagination fertile et débordante de Christophe Arleston et Alessandro Barbucci. Les auteurs s’amusent à tisser des ponts entre notre univers et celui d’Ekhö qui rende la lecture de l‘album particulièrement ludique et amusante. Le dessin fourmillant de détails d’Alessandro Barbucci, rehaussé par les couleurs somptueusement efficace de Nolwenn Lebreton, est une petite merveille de dynamisme et de fraîcheur. L’intrigue déjanté concoctée par Arleston s’amorce ave l’accident (de Diana) sous le pont de l’Alma pour se conclure au cabaret du Poulain Rouge ou un manège de chevaux, rouges, remplace le célèbre moulin… Paris sera certes toujours Paris, mais en totalement différent… L’humour et les crises d’identité de Fourmille rythment avec délice ce nouvel opus alors qu’on en apprend un peu plus sur les étranges Preshaum qui semble dominer le monde et veiller à son équilibre et dont le sevrage de thé transforme en monstre plus dangereux encore qu’un gremlins hystérique…

Si on faisait la fine bouche, on pourrait trouver la fin un peu abrupte mais le scénario, subtil dosage d’humour, de sensualité et d’action, est fort bien construit, et se lit avec un réel plaisir alors que le dessin virtuose n’en finit plus de nous envoûter… Paris Empire confirme tout le bien que l’on pensait de cette nouvelle série pleine d’humour, de fraîcheur et d’inventivité… C’est avec un réel plaisir que l’on se glissera à nouveau de l’autre côté du miroir en compagnie de Fourille, Yuri et Sigisbert de Motafium dont les relations sont l’un des ressorts comiques de la série...