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L’Histoire de l’ours
L’Histoire de l’ours



Fiche descriptive

Roman Graphique

Stefano Ricci

Stefano Ricci

Futuropolis

9 janvier 2014


28€50
Chronique

« Il y a quelques années, j'ai lu un article dans un journal slovène : « Un tir unique à 150 mètres a blessé Bruno, le premier ours sauvage en Allemagne depuis 170 ans ».

C'est ainsi que débute L'histoire de l'Ours que j'ai commencée à dessiner et à écrire à la suite, quand j'ai déménagé en Allemagne. Dans mon histoire, l'Ours, blessé par un chasseur au passé sinistre, est sauvé par une jeune fille et par Manfred, l'homme qui comprend le langage des sangliers (c'est un sanglier qui découvre l'Ours blessé). L'Ours veut se rendre à Hambourg. Mais atteindra-t-il la ville avant ses poursuivants ? Et la ville est-elle un endroit sûr pour lui ? Manfred, qui a vraiment existé sous le nom d'Heinz Meynardt, cache dans sa maison l'Ours qui y hiberne, et va en sortir très changé.

Parallèlement on suit Stefano le Lapin et son compagnon, un singe autiste, ambulanciers en vadrouille. Ils essaient de sauver Bianca, une femme qui est morte lorsque je faisais mon service civil aux urgences, et dont j'ai rêvé quelquefois.

Dans ce récit se mélangent les paysages des Apennins et ceux de Poméranie, les êtres humains et les animaux. Ce sont surtout ces derniers qui sont en difficulté. Les histoires parallèles de l'Ours, du Lapin et d'autres, qui s'ajoutent à celles-ci, ont pour moi clairement quelque chose en commun : la transformation, la nécessité que toutes les choses vivantes ont de bouger et de changer.» Stefano Ricci
un album plutot moyen...


Un non-album expérimental et déstabilisant
L’Histoire de l’ours est un récit atypique, un patchwork étrange et déroutant d’émotions, de ressentit, d’introspections, d’impressions, de témoignages et de rêves… L’ouvrage est graphiquement superbe mais pour le moins déstabilisant. Le lecteur cherche désespérément à s’accrocher à une trame dans ce journal intime perdu entre rêve et réalité… Mais, si ce n’est ce fil rouge de l’ours dont Stefano Ricci a suivi la traque dans un journal slovène, il est bien en peine de dégager le sens de l’ensemble…

L’Histoire de l’ours © Futuropolis / RicciContrairement à un album « classique » où images et texte se complètent et se répondent pour former un récit, il y a d’un côté le texte, juxtaposition d’impressions hétéroclites, et de l’autre l’image racontant le road-movie que constitue la traque de l’ours, avec ces métamorphoses surréalistes. Le dessin charbonneux de Stefano Ricci esquisse une étrange réalité dans laquelle chaque lecteur semble pouvoir projeter une part de lui-même et parer ces silhouettes floues des atours qu’il souhaite. Perdu, le lecteur, peut avoir l’étrange impression d’être tombé sur le carton à dessin d’un artiste de génie contenant des tableaux intrigants auxquels il va chercher à donner un sens … Mais il est bien difficile, trop peut-être, de percer à jour les desseins de l’auteur…
L’Histoire de l’ours © Futuropolis / RicciSi le sens reste encore à construire, reste ses planches qui sont autant de tableaux où l’artiste semble sculpter la matière même pour lui insuffler la vie. Son trait épais et charbonneux dégage une puissance pour le moins déstabilisante.

L’Histoire de l’ours a tout du récit expérimental tout à la fois troublant et (trop?) exigeant. Reste à savoir s’il rencontrera son public. Nous n’avons pour notre part pas réussi à trouver la clef de ce roman graphiquement époustouflant mais qui nous semble par trop décousu pour faire sens…
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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