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Le Horla
Le Horla



Fiche descriptive

Roman Graphique

Guillaume Sorel, Guy De Maupassant

Guillaume Sorel

Guillaume Sorel

Rue de Sèvres

12 Mars 2014


15€
Chronique

Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, lorsque d'étranges phénomènes commencent à se produire. C'est la carafe d'eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible... Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu'un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu'il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant...

Du Horla ou de l'homme, l'un des deux doit périr. Le Horla comme les contes fantastiques écrits par Maupassant à la fin de sa vie, alors qu'il sombrait dans la folie, joue délicieusement avec nos nerfs en traitant de thèmes très actuels comme l'angoisse, la hantise du suicide, la peur de l'invisible.
un excellent album!


Une fantastique adaptation
Le Horla est l’un des contes fantastique les plus connu de Guy de Maupassant. Rédigé alors que les prémisses de la folie rongeaient déjà son auteur, ce conte à la lisière du fantastique et de la folie a connu plusieurs versions différentes, comme si le Horla ne cessait de venir tourmenter Maupassant.

Guillaume Sorel s’empare donc de ce(s) texte(s) pour en proposer une adaptation au neuvième art. Pari audacieux s’il en est! Les lecteurs connaissant la nouvelle comprennent à quel point il était difficile de l’adapter en bande dessinée tant elle repose sur le ressentit du narrateur dont on ne sait pas s’il est victime d’un esprit ou s’il sombre peu à peu dans la folie. Guillaume Sorel parvient à retranscrire la force du récit originel et se sert des seconds rôles pour accentuer le malaise qui nait de l’étrange comportement du narrateur, alors que se déchire peu à peu le voile entre raison et folie. Il y a dans ce récit, comme dans le récit originel, une étrange filiation avec l’œuvre de H. P. Lovecraft, comme si Maupassant et son narrateur perdant peu à peu pied avec la réalité pouvaient être considéré comme précurseur de la mythologie de lovecraftienne.

Le Horla, planche de l’album ©Rue de Sèvres / SorelLes crayons de Guillaume Sorel, dont chaque nouvel album dégage une force peu commune, excellent une nouvelle fois dans la mise en scène de cette intrigue oppressante se déroulant dans ce XIXième siècle qu’il semble affectionner tout particulièrement. Si adapter c’est trahir, quelle belle trahison que voilà! Le travail graphique est une fois encore époustouflant, truffé de clins aux tableaux d’époque, hommage discret mais appuyé à ces grands noms de la peinture conférant à la lecture une dimension ludique appréciable tout en ancrant d’avantage le récit dans son siècle. Sa mise en image, quasi impressionniste, du Horla qui, invisible, n’est jamais décrit dans la nouvelle, est tout juste saisissante et le glissement inexorable du narrateur vers la folie est mis en scène avec une grande finesse et un talent désarmant. Chacune des expériences auxquelles se livre le narrateur pour se convaincre de la réalité de l’esprit qui le hante accentue l’aspect sombre et oppressant du récit avec une redoutable efficacité.

Cette adaptation du Horla est tout simplement magistrale. Plus d’un auteur se serait cassé les dents sur le journal intime inachevé qui constitue la dernière version de la nouvelle de Maupassant. Guillaume Sorel a su tirer de ce récit sa substantifique moelle tout en en livrant un récit personnel dense et oppressant, qui joue comme le récit originel, les équilibristes entre folie et fantastique… Un grand album signé par deux grands nom du fantastique et de l’étrange : Guy de Maupassant et Guillaume Sorel…
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.