Il est fascinant de voir comment une histoire vieille d’un millénaire peut inspirer auteurs et scénaristes, chacun livrant sa propre vision du mythe, à la fois semblable et tellement différent…
Les Héros Cavaliers (Cothias / Rouge / Tarral),
Arthur (Chavel / Lereculey),
Pour l'amour de Guenièvre (Servais),
Excalibur – Chroniques (Istin / Brion),
Lancelot (Peru / Alexele),
le Chant d’Excalibur (Arleston,Hübsch) … Autant de titres fort différents mais qui enrichissent le mythe… Parmi ces œuvres, ce
Merlin occupe une place de choix…
Après un premier cycle de dix tomes, voici que Merlin s’enrichit d’une suite, qui se centrera sur l’avènement et le règne d’Arthur Pendragon, fils du Roi Uther Pendragon et d’Ygrene de Cornouailles.
L’empire romain abandonne la Grande-Bretagne sous les coups de boutoirs incessants des Saxons, des Pictes et des Scotts. L’ombre de la croix a chassé les dieux anciens et le christianisme s’est peu un peu imposé.
Ahès s’est incarnée dans Morgane, fille d’Ygraine et assiste à l’avènement du Haut-Roi qui devrait unir les rois Bretons, Arthur, son demi-frère. Pour rétablir les anciens dieux, elle devra œuvrer poru faire chuter Arthur, qui semble décidé à concilier les croyances païennes et chrétiennes… Surtout qu’avoir soulevé l’épée mythique Excalibur ne suffit pas à faire de lui le roi annoncé par les prophéties… Certains doutent encore de sa légitimité et il devra faire ses preuves pour devenir roi…
C’est avec plaisir que l’on retrouve Éric Lambert dont le dessin réaliste se révèle une fois de plus bougrement efficace pour mettre en image la saga imaginé par Jean-Luc Istin, scénariste qui n’en finit plus de décliner sa passion pour le mythe arthurien au fil de ses séries, tantôt liées, tantôt indépendantes…
Merlin,
Merlin Le Prophète,
Merlin - La quête de l'épée, autant de séries qui mises bout à bout forment une fresque saisissante, à la croisée des légendes, de l’histoire et du fantastique…
Le Merlin esquissé par Jean-Luc Istin et qui donne son nom à la série s’avère être un personnage riche et complexe dont on a suivi l’évolution au fil des tomes. Le présenter comme un pont entre les deux mondes, entre l’ancien monde celtique et le nouveau monde christianisé confère au récit un d’âme souffle supplémentaire fort appréciable.
Mais quel plaisir d’aborder avec ce onzième tome la geste arthurienne proprement dite, l’avènement du Haut-Roi qui, par son habilité politique et son dévouement au rêve de Merlin, va marquer de son empreinte l’histoire de Bretagne… On y retrouve dans certaines scènes clefs cette force évocatrice qui se dégageait du
Ecalibur de John Boorman qui, s’il paraît aujour’d’hui quelque peu désuet, n’en reste pas moins une magistral mise en image du mythe.
Les amateurs de fantasy et de la geste arthurienne seront sans nuls doutes captivés par cette fresque épique tissée par Jean-Luc Istin et joliment mise en image par Eric Lambert et ce d’autant plus qu’elle se centre à présent sur le personnage d’Arthur Pendragon, dont tous les cycles précédents préparaient l’avènement… L’affrontement que vont se livrer Merlin et Ahès promet d’être titanesque…