Trains est un jeu de cartes et de plateau qui emprunte (pour ne pas dire copie…) ses mécanismes à l’excellent Dominium de Donald X. Vaccarino en ajoutant, idée brillantissime, un plateau…


Comme tout jeu de deck-building, Trains est composé pour l’essentiel de cartes… Pas moins de 530 cartes pour développer votre réseau ferroviaire auquel s’ajoutent 124 pions rails et gare en bois, et une carte recto-verso…
Les illustrations réalistes s’avèrent élégantes mais pourront rebuter certains joueurs amateurs de graphismes originaux.
Les règles (8 pages) sont imprimées sur un papier épais de qualité et sont rédigées de façons très limpides. Une seule lecture suffit à comprendre les rouages du jeu et se lancer d’emblée dans la première partie.
Le matériel est fonctionnel, l’iconographie simple et bien pensée, et la carte très lisibile.
Au chapitre des regrets on pourra remarquer l’absence d’une carte individuelle récapitulative des coûts de pose d’un rail (qui sont certes repris au dos des règles) ainsi que la façon dont sont comptés les points en fin de partie. Cela aurait permis aux joueurs découvrant le jeu d’entrer plus aisément dans la partie… Etait-on à quatre cartes près?
La boîte et les intercalaires permettent de ranger les cartes de façon optimale et de ranger les futurs extensions qu’un tel jeu ne manquera pas d’engendrer…


Chaque joueur reçoit 10 cartes (7 train omnibus, 2 pose de rail et une gare) et les rails de sa couleur. Chacun pose un pion sur la piste de score et un autre sur le plateau de jeu pour poser les bases de son réseau.
Les huit cartes de base sont disposées en 8 tas et 8 cartes Préparations sont piochées au hasard, désignant les huit types de cartes optionnelles qui seront utilisées pour la partie.
A son tour de jeu, un joueur joue (en en payant éventuellement le coût) autant de cartes qu’il le souhaite dans son aire de jeu et, tant qu’il en a les moyens, peut en acheter autant qu’il veut. A l’issue de son tour, les cartes de l’aire de jeu rejoignent sa défausse et il pioche 5 nouvelles cartes…
La partie s’achève lorsqu’un joueur pose son dernier rail, que la dernière gare est construite ou que quatre piles de cartes sont épuisées.
On procède alors à un décompte. Chaque joueur marque des points pour les cartes jaunes de son deck (main et défausse comprises) et 2 points pour chaque tronçon de rail posé sur une case abritant une gare, 4 pour une case abritant 2 gares et 8 pour une case abritant 3 gares. Les cases ville lointaines rapportent le nombre indiqué.


Trains, empruntant ses mécanismes à Dominium, est un jeu parfaitement huilé. Les règles sont d’une rare fluidité tout en offrant néanmoins des parties subtiles et disputées.

Le nombre de types différents des cartes Préparations et leur tirage aléatoire en début de partie donnent lieu à des parties à chaque fois différentes, offrant un excellent niveau de rejouabilité. Effet Dominion oblige, on peut s’attendre (surtout au vu de la place disponible dans la boîte!) à des extensions venant enrichir ce jeu de deck-building efficace et original… Chaque partie offre son lot de combos, sans cesse différents.

L’idée du plateau de jeu qui permet aux joueurs de développer leur réseau à l’aide des cartes de leur deck semble être une évidence tant les deux idées s’imbriquent parfaitement! Développer son réseau ferroviaire sur une carte (à l’aide de cartes ), tenter d’entraver le développement des adversaires en augmentant leurs coûts de pose de rail accroît considérablement les interactions entre les joueurs, pour un jeu plus captivant et plus tactique…

Les cartes déchets qui viennent fort logiquement régulièrement polluer le deck des joueurs, les oblige à passer leur tour pour s’en débarrasser et les recycler, surtout si la Décharge n’est pas disponible lors de cette partie. Plus le joueur se développe (en posant de nouveaux rails ou en construisant de nouvelles gares) plus il devra gérer le recyclage sous peine de perdre un temps précieux… Trouver un subtil équilibre entre un écologisme forcené et un capitalisme exacerbé sera souvent la clef de la victoire…

Les parties sont rapides, nerveuses et tendues, la victoire se jouant parfois dans un mouchoir de poche. La tension est à son comble lors des parties à quatre joueurs mais on se demande d’ailleurs pourquoi le plateau réversible ne propose pas une carte réduite pour d’autres configurations… A deux joueurs, par exemple, la carte semble un poil trop vaste…

Quelle bonne idée que de proposer une version francophone de ce jeu édité au japon en 2012 et publié par Alderac Entertainment Group l’an passé en langue anglaise… Il ressemble indéniablement à Dominum mais l’ajout du plateau apporte un plus suffisamment original pour ne pas faire doublon alors que sa thématique pourra séduire un autre public



le concept de deck-building de plateau
la mécanique éprouvée, fluide et nerveuse
la grande rejouabilité



l’absence de cartes aide de jeu (utiles pour les premières parties uniquement)
les plateaux trop vastes pour deux joueurs