Etats-Unis dans les années 20. La prohibition bat son plein et les joueurs vont incarner des contrebandiers qui vont tenter de faire fortune avec ce juteux trafic.
Règles et matériel
La petite boîte rehaussée d’une excellente illustration signée Tony Rochon contient 110 cartes dont 60 cartes de marchandises légales, 30 de marchandises illégales et 20 cartes de Contrôleurs (8 cartes Lieutenant, 6 cartes Capitaine et 6 cartes Commandant)…
Les règles (4 pages) sont extrêmement claires et les illustrations sont soignées et contribuent à immerger les joueurs dans la thématique.
Déroulement d’une partie
Après une rapide mise en place où chaque joueur se voit remettre 1 carte Capitaine, 1 carte Inspecteur, les cartes Lieutenant sont mélangées aux cartes marchandises. Chaque joueur reçoit 4 cartes.
Les 4 premières cartes de la pioche sont disposées face visibles aux côté de la pioche.
Déroulement
A son tour de jeu, un joueur doit effectuer une des actions suivantes:
1Piocher une ou deux cartes : le joueur peut prendre 1 ou 2 cartes, visibles ou non. Si un joueur a déjà 8 cartes en main, il ne peut utiliser cette action.
2Tenter de passer un convoi : le joueur peut jouer face cachée de 2 à 4 cartes pour tenter de faire passer un convoi…
Si aucun joueur ne souhaite contrôler le convoi, il est passé sans embûche et est placé face cachée à côté du joueur (dans son entrepôt).
Si un ou plusieurs joueurs décide de contrôler le convoi en jouant une carte contrôleur, seul le joueur le plus haut gradé (ou, en cas d’égalité, ayant joué sa carte le premier) effectue le contrôle.
Le contrebandier peut proposer un pot de vin en lui proposant une ou plusieurs cartes face cachée dont le joueur prend connaissance. S’il accepte, il place les cartes dans son entrepôt et reprend sa carte Contrôleur. Il dévoile alors une à une de 1 à 3 cartes (selon qu’il ait joué un lieutenant, un capitaine ou un contrôleur).
Si une carte Marchandise illégale est retournée, le contrôleur récupère toute les marchandises et sa carte contrôleur et place le tout dans son entrepôt.
S’il retourne une carte contrôleur (qui était en mission d’infiltration), le contrôle tourne au fiasco et le contrebandier place les marchandises dans son entrepôt, récupérant même la carte du contrôleur adverse dans sa main…
Si le contrôle a révélé uniquement des marchandises légales, il arrive à bon port et rejoint intégralement l’entrepôt du contrebandier qui récupère la carte Contrôleur de son adversaire et l’intègre à sa main.
3Passer : Si tous les joueurs passent dans le même tour, la partie prend fin…
fin de partie
La partie s’achève lorsqu’on ne peut plus compléter la pioche découverte à 4 cartes. On entame alors un dernier tour de jeu… La partie prend fin si les 4 joueurs passent dans le même tour.
On procède alors au décompte des cartes accumulées par chaque contrebandier dans son entrepôt : Chaque marchandise illégale rapporte 4000$, chaque marchandise légale 1000$ (eh oui, le crime paye), chaque Lieutenant 1000$, chaque Capitaine 4000$ et chaque inspecteur 5000$...
Ensuite, chaque joueur ajoute 1000$, 2000$ et 3000$ pour chaque Lieutenant, Capitaine et Inspecteur encore en main et déduit 4000$ pour chaque marchandise illégale en sa possession…
Le joueur ayant le plus d’argent remporte la partie…
l’Avis de la Rédaction
Prohis est un
excellent petit jeu de bluff. Doté d’une thématique forte et de
règles épurées mais pleine de malice, il devrait ravir les
amateurs de poker et de jeux à la fois fun et simples…
Au départ de chaque convoi règne une tension savoureuse. Tant du côté du contrebandier que du côté des autres joueurs qui peuvent le contrôler… ou non… La façon dont s’organise le contrôle est tout à la fois
simple et ingénieuse: en fonction du contrôleur sélectionné, le joueur va pouvoir retourner un certain nombre de cartes.
La tension est palpable à chaque retournement et ceux pour les deux personnes concernées! Une carte contrôleur retournée et le convoi peut passer… Une carte marchandise illégale et c’est la bérézina pour le contrebandier… Et l’idée du contrôleur qui rejoint la main du contrebandier en cas de contrôle raté rend le contrôle à double tranchant et donc délicieusement pervers… Et que dire de la possibilité de
corrompre un contrôleur qui nécessite un subtil dosage des cartes proposées…
Les illustrations de Tony Rochon (à qui on devait notamment celle de l’excellent
The Boss d’Alain Ollier) immergent avec efficacité les joueurs dans le New-York des années 20, alors que la pègre régnait en maître sur le trafic d’alcool frelaté…
Les parties sont tout à la fois
rapides et tendues, le résultat final étant des plus incertains… Quelles marchandises chacun a-t-il pu sauver? Le jeu possède clairement un petit goût de revenez-y et il n’est pas rare de voir les contrebandiers malheureux désireux de retenter leur chance…
Prohis est clairement un jeu qui ne plaira pas à tout le monde. Mais si vous êtes amateur de bluff, de prise de risque et de double guessing, ce premier jeu de Marc Brunnenkant est indéniablement un petit bijou aux règles simples mais pleines de subtilités. Le rapport prix / plaisir ludique est indéniablement avantageux et c’est typiquement le genre de jeu à apporter sous le bras ou à offrir en allant chez des amis joueurs…
On aime...
les règles épurées
la thématique bien rendue
le double-guessing
le côté fun
On n'aime pas...
il ne plaira pas à tous les publics (mais tant pis pour eux !)