

![[REC], planche de l'album © Glénat / Jen / Migoya](http://chrysopee.dd1.free.fr/Img_PAO/Matos_BD/REC_pl2.jpg)
En 2008, [Rec], ovni horrifique débarquait dans les salles obscures. S’inscrivant dans la veine du terrifiant
Blair Witch Project avec un reportage qui part en vrille, cette œuvre réalisée par Paco Plaza et Jaume Balagueró fera frémir d’horreur des millions de spectateurs. Reprenant avec une redoutable efficacité les ficelles du genre, le film fut, à juste titre, récompensé à la Mostra de Venise, au festival du film fantastique de Gérardmer et au European Film Awards… Trois autres volets sont depuis sortis sur les écrans, le dernier il y a quelques jours à peine, même si le premier reste à notre avis le plus réussit…
Herman Migoya s’empare de l’univers horrifique de Jaume Balaguero et Paco Plaza pour tisser cinq histoires courtes, aussi inquiétantes qu’effroyable, prolongeant l’épouvantable saga… De jeunes et talentueux auteurs ont prêté leurs crayons et leurs pinceaux pour mettre en scène, à leur façon, les scénarios construits sur des idées des réalisateurs, des fragments d’horreurs qui n’avaient pas trouvé la place dans les quatre volets qui forment cette tétralogie horrifique…
![[REC], planche de l'album © Glénat / Jen / Migoya](http://chrysopee.dd1.free.fr/Img_PAO/Matos_BD/REC_pl3.jpg)
Chaque histoire est introduite par une coupure de presse couverte de sang qui annonce de façon journalistique les tragiques évènements qui vont être contés par la suite, prolongeant le concept de cinéma-réalité que l’on trouve dans le film originel tout en replaçant la nouvelle dans la trame de la saga. Chaque auteur a conservé son propre style, du comics au manga, donnant à l’ensemble un aspect hétéroclite, en couleur ou en noir et blanc.
La façon de filmer, inspiré des jeux-vidéos et de la télé-réalité, happait littéralement le lecteur, ne lui laissant aucun répit face aux événements qui se déroulaient devant ses yeux horrifiés, impuissant… Si les récits sont parfaitement calibrés et s’inscrivent dans la veine du film, ils n’atteignent pas sa redoutable et angoissante efficacité… Le format choisit (histoires courtes) entrave peut-être l’immersion dans l’univers concocté par Paco Plaza et Jaume Balaguero, la tension retombant lorsqu’on passe d’une nouvelle à l’autre et n’entraîne pas le lecteur dans une spirale infernale et inextricable comme pouvait le faire le(s) film(s)…
Il est évident que les amateurs des films seront comblés par cet album qui prolonge la tétralogie, comble certains vides ou apporte un éclairage sur certains des sanglants évènements s’y déroulant… Pour les autres, l’album les laissera sans doute dubitatifs, le format « nouvelle » entravant par trop l’immersion dans l’univers si particulier des cinéastes espagnols. Un album en demi-teinte donc, selon que vous soyez fan, ou non, de l’œuvre originale…