Crabz est un jeu abstrait de déplacement et de blocage simple et malin doté d’un habillage graphique cartoonesque des plus séduisant…
Règles et matériel
La grande boîte de
Crabz joliment illustrée par Stéphane Escapa (et dotée d’un vernis sélectif très élégant) aurait sans doute pu être plus petite au vu du matériel qui s’y trouve. Ce dernier est néanmoins de qualité et s’avère très sympathique à l’usage. Mention spéciale aux jetons en bois joliment imprimés qui évite la fastidieuse séance de collage d’autocollant…
La règle, multilingue, ne fait qu’une page recto-verso. Elle s’avère claire et limpide et une seule lecture permet de comprendre les mécanismes très simples qui régissent les déplacements des crabes.
Contenu de la boîte : un plateau hexagonal et, pour chacun des quatre joueurs, un set de 3 gros crabes, 3 crabes moyens et 3 petits crabes.
Déroulement d’une partie
Mise en place
Chaque joueur choisit un set de crabes. Ils vont être placés aléatoirement sur le plateau de jeu, dans une zone évoluant en fonction du nombre de joueur.
Déroulement
A son tour de jeu, le joueur doit déplacer un de ses crabes libre. Par libre on entend se trouvant au sommet d’une pile…
Les petits crabes se déplacent de 3 cases, les moyens de 2 cases et les gros d’une seule case.
Lors de son déplacement, un crabe passer deux fois par la même case ou traverser une case vide.
A l’issue de son déplacement, le crabe doit achever son déplacement sur un autre crabe qui ne peut en aucun cas être plus gros que lui.
les vagues : Si un déplacement sépare les crabes en plusieurs groupes, seul le groupe le plus important (en nombre de cases occupées puis en nombre de crabes) reste en place… Les autres sont emportées par la marée…
Fin de partie
Si un joueur ne peut plus bouger l’un de ses crabes, il perd la partie mais ses pions restent sur le plateau. Le dernier joueur encore en jeu remporte la partie!
l’Avis de la Rédaction
Malgré son
graphisme coloré d’inspiration cartoonesque, il ne faut pas s’y tromper :
Crabz est un
jeu résolument abstrait. Les règles sont d’une telle simplicité qu’elles s’expliquent en une poignée de secondes... Mais elles cachent un jeu
malin et subtilement méchant…
Malin parce qu’il faudra bien
peser chaque déplacement, sous peine de voir la marée emporter ses pauvres crabes sans défenses ou se faire écraser par un adversaire plus robuste, réduisant considérablement les possibilités de mouvement… Méchant parce qu’un déplacement peut vraiment faire très mal, surtout s’il sépare les crabes en plusieurs groupes, les moins nombreux étant destinés à être entraînés par la marée, sort funeste s’il en est chez les décapodes. L’intégration dans ses stratégies de ce
mécanisme simple et destructeur est la clef de la victoire… ou d’une cuisante défaite! Les joueurs devront veiller à ne pas mettre tous leurs crabes dans le même panier!
Les
règles d’empilement et de déplacement, fonction de la taille des crabes, sont à la fois
simples et extrêmement subtiles… Les petits crabes filent comme l’éclair mais ne peuvent achever leur mouvement sur les crabes plus gros, alors que les gros sont imposants mais à mobilité très réduite…
Les
sensations de jeu sont très différentes en fonction du nombre de joueurs. A deux, le jeu se fait très cérébral alors qu’il conviendra parfaitement à un public familial à quatre joueurs.
Comme avec
Battle Sheep, réédition de Splitz, ou le tout récent (et excellent!)
Attila de Bruno Faiduti, Blue Orange fait
le pari du jeu coloré qui donne un coup de jeune salutaire aux jeux abstraits, traditionnellement austères…
Henri Kermarrec signe avec Crabz un jeu de blocage simple et méchant doté d’un graphisme chatoyant signé Stéphane Escapa. Cérébral à deux joueurs, familial à quatre, Crabz a tout pour séduire un large public.
On aime...
les règles simples mais perverses
un pur jeu abstrait doté d’un matériel coloré
que le nom de l’illustrateur figure sur la boîte
On n'aime pas...
c’est jeu à élimination… (mais les parties sont courtes!)