Ciel, voilà déjà deux ans que nous avions découvert le premier tome de Walhalla, une histoire de fiers vikings pleine de fureur et de sang… et de fous rires aussi, surtout… Mais cessons de pleurer à chaudes larmes car Dahmar (le sage), Brömur (le fort) et Rüdol (le fougueux) –sans oublier le mouton sacré- sont de retour pour le plus grand plaisir de nos zigomathiques…

Après leur péripéties scotts, voilà nos vaillants vikings (et leur mouton) qui repartent sur leur fier drakkar en quête d’une terre plus accueillante que leur île volcanique. Mais une violente tempête éclate et séparent nos héros alors que leur bateau s’écrase au sommet d’une falaise (oui, au sommet, ça vous pose un problème?). Le royaume, privé de son roi parti faire bronzette en Terre Sainte, est écartelé entre les partisans royalistes, menés par le fameux Robin de Loxley, et les ardents défenseurs de l’établissement d’une République dont la belle Marianne serait la figure de proue, dirigés par le Prince Jean…
Au milieu de cette joyeuse pagaille politico-historique, nos quêteurs quelque peu perdus auront fort à faire, d’autant qu’on les prends bizarrement pour des espions français, grands mangeurs d’escargots et de cuisse de grenouilles…

Dès les premières pages (et les premiers fous rires irrépressibles) on se dit que Nicolas Pothier aurait pu reprendre le flambeau vacillant d’Astérix tant son humour plein de malice et d’intelligence s’inscrit dans le sillon creusé par René Goscinny. On retrouve ce comique de situation truculent, ce sens de la répartie cinglante et ces jeux de mots à foisons qui faisaient le bonheur des lecteurs d’Astérix, d’Iznogoud ou de Lucky Luke…

Nicolas Pothier revisite avec brio le désormais mythique épisode de la régence du Prince Jean en le réarrangeant à sa sauce, faisant de Robin le chantre du conservatisme royaliste et du Prince Jean un progressiste éclairé (à relativiser certes mais quand même) ardent défenseur de la République… Il égratigne au passage activistes bêlants de la manif pour tous, prompt à se sentir mal à la moindre allusion progressiste, et les centristes, incapables de prendre la moindre décision…

Marc Lechuga met en image cette partition déjantée avec un certain talent. Son trait résolument dynamique et follement expressif est un régal pour les yeux et un délice pour les zygomatiques…


En nous entraînant Du côté de Sherwood, Nicolas Pothier et Marc Lechuga nous proposent une relecture déjantée de la légende de Robin des Bois, avec un groupe de viking à a recherche du Walhalla sur terre qui déboule comme un jeu de quille dans cette guérilla moyenâgeuse. Doté d’un humour dévastateur que n’aurait pas renié René Goscinny et porté par un dessin expressif, cette BD est, comme le stipule la pub, «la BD de viking la plus drôle depuis Thorgal», mais surtout la BD les plus hilarante de la rentrée…

Mais ce torrent d’éloge ne doit pas faire oublier un défaut qui peut être rédhibitoire si on est allergique à l’humour : on finit par avoir mal au ventre à force de se rouler par terre en rigolant comme un éléphant de mer épileptique (ceux qui comprennent cette private joke ont droit à ma gratitude éternelle)…