



New York 1901 nous entraîne au début du siècle, alors que les architectes rivalisaient d’audace pour bâtir les plus hauts buildings bordant les avenues qui deviendront emblématiques de Manhattan. Les joueurs viennent chacun d’hériter d’un modeste bâtiment mais tous désirent construire un empire en bâtissant des gratte-ciels qui défieront les cieux et le temps…

Règles et matériel

Signée Vincent Dutrait, la couverture est tout simplement superbe… Et, sitôt la boîte ouverte, on ne peut que constater que le reste est du même tonneau. Alors, bien sûr, aux SdI nous sommes des inconditionnels de son travail… Mais est-ce de notre faute si cet illustrateur parvient à donner une âme aux jeux qu’il illustre?
Le matériel proposé est à la fois beau et très ergonomique. Les figurines et autres building sont superbes, de mêmes que les tuiles, fiche de Personnage ou cartes Terrain, très joliment illustrées. Le thermoformage est bien pensé et qui plus est parfaitement dans le thème, avec ses faux rivets…
Les règles (8 pages au format A4) semblent un brin touffues pour un jeu familial. Cependant, bien écrites et bien présentées, elles s’avèrent parfaitement digestes. Le petit résumé (1/2 page) permet de se remémorer les mécanismes et sert de support aux explications de règles. Une page recto-verso propose une version d’initiation au jeu qui permet d’aborder les différents concepts du jeu en douceur… A noter que les règles sont proposées en 8 langues!
Contenu de la boîte : 1 plateau de jeu, 5 cartes Bonus Rue, 5 cartes Défis, 65 cartes Terrain, 4 tuiles Gratte-Ciel légendaire, 5 fiche de Personnage, ainsi que, pour chacun des 5 joueurs, un set comprenant : 1 building marqueur de score, 4 ouvriers, 1 jeton King, 3 cartes Action, 19 tuiles Gratte-ciel.

Déroulement d’une partie
Mise en place
Très fluide, a mise en place s’avère être particulièrement rapide, accélérée par un boitage bien pensé.
Chaque joueur reçoit son set de matériel et une carte Personnage tirée au hasard. Il place son building sur la piste des scores et un bâtiment sur la case indiquée par sa carte Personnage.
On tire au hasard 1 carte Défi Bonus et 3 cartes Bonus Rue.
On mélange le paquet de cartes Terrain et on dévoile les 4 premières cartes du paquet.
Deroulement
A son tour de jeu, un joueur doit choisir entre deux actions :
1
Acquérir un Terrain / Construire , action qui consiste à prendre l’une des 4 cartes Terrain disponible, à placer un ouvrier sur le terrain désigné par la carte. Le joueur peut s’il le souhaite (ou le peux!) construire un bâtiment sur un terrain lui appartenant pour scorer. Au début de partie, les joueurs ne peuvent construire que des bâtiments niveau Bronze. Au fur et à mesure de l’évolution de leur score, ils pourront bâtir des bâtiments niveau Argent puis Or.
2
Démolir et reconstruire :le joueur peut démolir un ou plusieurs de ses propres bâtiments pour édifier un bâtiment de technologie supérieure (Bronze < Argent < Or et Gratte-ciel de Légende).
Les bâtiments construits doivent respecter certaines règles d’urbanisme (donner sur une rue, respecter les technologies…). Chaque joueur ne peut construire qu’un et un seul Gratte-Ciel Légendaire.
Les joueurs peuvent quand ils le souhaitent utiliser une carte action qui sera ensuite définitivement défaussée.
Fin de partie

La partie s’achève s’il n’y a que trois cartes Terrain visible ou s’il ne reste que 4 buildings non construits à un joueur… Tous les joueurs à l’exception de celui a déclenché la fin de partie rejouent un tour.
On procède alors au décompte final pour désigner le vainqueur. Chaque joueur ajoute aux points engrangés durant la partie 3 points pour chaque majorité de bâtiments dans les rues désignées par les 3 cartes Bonus Rue actives, 1 point par carte Action encore en sa possession et les éventuels bonus de la carte Défi.
Le joueur ayant le plus de points remporte la partie… En cas d’égalité, le joueur ayant construit le Gratte-Ciel Légendaire le plus haut remporte la partie.

l’Avis de la Rédaction
New York 1901 est un
jeu familial simple mais profond à ranger aux côté des aventuriers du rail, en terme de richesse et de complexité.
La
thématique grand public bien rendue et les
règles simples et fluides cachent un
jeu subtil aux parties disputées. La physionomie de chaque partie change subtilement grâce aux cartes Bonus qui modifient subtilement les objectifs. Certaines rues deviennent clairement plus rentables alors que les cartes Défi pimentent le jeu, rendant certains éléments du jeu plus concurrentiels introduisant de nouvelles façons de scorer, souvent déterminante dans des parties tendues.
Le concept des technologies est un mécanisme simple qui introduit une
notion de timing dans le jeu, obligeant les joueurs à ériger des bâtiments « Bronze » avant de pouvoir s’attaquer à des bâtiments plus ambitieux, et plus lucratifs! Cette élément est renforcé par l’existence des
immeubles Légendaires, uniques et biscornus, qui, en plus de partager les éventuelles égalités, s’avèrent particulièrement rentables… mais difficiles à ériger, de par le jeu subtil de démolition / reconstruction…
Si lors de la première partie, on voit souvent les apprentis entrepreneurs se développer dans leur coin sans prendre vraiment garde aux actions de leurs collègues, les joueurs se rendent rapidement compte que l’interaction est importante, avec le pouvoir de nuisance qui va de pair… Le jeu se fait clairement
plus mordant au fil des parties… Ce qui en fait
une excellente porte d’entrée dans le jeu de société contemporain…
Visuellement superbe, New York 1901 a tout du futur grand classique : des règles simples, un matériel attractif, une thématique bien rendue et juste ce qu’il fait d’interactions pour ne pas en faire un jeu trop méchant. Pour un coup d’essai, Chenier La Salle signe un coup de maître…

On aime...

le matériel élégant rehaussé par les superbes illustrations de Vincent Dutrait

les règles simples et fluides

sa richesse ludique

les cartes Bonus qui changent la physionomie des parties

un jeu idéal pour l’initiation

On n'aime pas...

on rêve à un jeu où les tuiles bâtiments seraient remplacées par des bâtiments 3d… c’est beau de rêver! (par contre je ne vous dit pas le prix du jeu au vu du nombre de bâtiments!)
(*) Serge Gainsbourg, New-York USA