Après avoir exploré les contes traditionnels, la collection
Ma Première BD (anciennement
Pouss' de Bamboo) explore de nouveaux horizons avec un conte crée pour l’occasion par Thomas Scotto et mis en image par Domas (qui avait déjà signé
Jack et le haricot magique,
le Petit Chaperon Rouge,
Le Petit Garçon qui criait au loup et
La Princesse et le Petit Pois dans la même collection).
Anton est un éléphanteau maladroit et distrait qui peine à suivre le troupeau. Un jour, ce qui devait arriver arriva : il perd leur trace et se retrouve seul… Triste et apeuré, il déambule en faisant des va-et-vient, laissant balancer sa trompe qui trace sur le sol un étrange dessin. Une hyène avide d’argent qui passait par là en décapotable rouge flaire le bon filon et décide d’emmener Anton à Megaville pour exposer et vendre ses œuvres…
L’album se présente sous une forme désormais éprouvée : divisé en trois parties, il propose une version BD sans texte, une version textuelle, lisible par les apprentis lecteurs ou leurs parents et, glissé entre les deux, un petit dossier très didactique pour apprendre à dessiner les principaux personnages de l’histoire. De quoi donner envie aux apprentis lecteurs de devenir auteur de BD!
Le récit respecte la structure du conte, de la situation initiale au déséquilibre en passant par les épreuves, l’opposant, l’aide de l’adjuvent et le retour à un nouvel équilibre…
La BD exploite avec brio les codes du neuvième art pour raconter l’histoire en se passant de texte. Le trait de Domas, sobre et élégant, s’avère une fois encore particulièrement expressif. Et si les planches sont exemptes de texte, elles n’en contiennent pas moins des phylactères très bien pensés qui permettent aux jeunes lecteurs d’accéder au sens. Ces derniers peuvent ainsi travailler sur l’une des deux composantes de la lecture en s’affranchissant du code. Le conte étant une création originale, et donc inconnu du lecteur, on perçoit peut-être mieux encore la pertinence et l’efficacité de la mise en image de Dolmas…
Le texte utilise un vocabulaire riche, ce qui n’est pas pour déplaire. Il pourrait d’ailleurs être judicieux de proposer un petit lexique pour certains mots (ratatiné, vrombir, glapir, autographe, extrapoler…) pour accentuer le côté didactique de l’album. Conte oblige, la morale n’est pas absente de l’histoire : la méfiance des vils flatteurs et l’éloge de la différence…
La collection, désormais en grand format, s’enrichit d’un nouveau titre à partager avec ses enfants… Porté par le dessin fluide et expressif de Domas, Anton l’éléphant peintre est un conte original est sympathique qui ravira les graines de lecteur.