Ronan Toulhoat qui a signé les superbes couvertures des tomes précédents succède à Stéphane Bervas, Eduard Torrents et Alessandro Nespolino pour signer les dessins de
Contamination, quatrième et dernier tome de l’enthousiasmante série crée par Sylvain Cordurié qui s’est emparé du personnage de Sherlock Holmes pour tisser un univers uchronique qui baigne dans le fantastique..
Au risque de sa vie, Sherlock Holmes a poussé le Concile, un groupe de fanatiques religieux, à sortir de l’ombre, sans parvenir à enrayer l’amorce d’un plan abjecte visant à contaminer Londres. Isolé en terrain hostile, il tente de rejoindre par les sous-sols le bâtiment censé abriter le gouvernement en cas de crise grave…Là, il retrouve Mycroft Holmes, son aîné, membre du War Office, alors que se réunit le cabinet. Il parvient à infléchir leur décision, rejoindre le Centre Médical pour organiser la résistance…
En effet, seul Hyde semble à même d’enrayer cette terrible épidémie. Mais soigner les londoniens ne suffit pas si l’instigateur du mal parvient à s’échapper… Holmes va tout mettre en œuvre pour le retrouver avant qu’il ne parvienne à quitter la capitale…
Dès le premier tome, iconoclaste, Sylvain Cordurié est parvenu à captiver le lecteur avec son récit audacieux et atypique mêlant avec habilité le célèbre détective de Baker Street et des morts qui marchent, humains contaminés par maladie particulièrement virulente… Mais cette fois-ci, c’est bien la couverture, toujours superbe, qui intrigue et interpelle le chaland, conférant une dimension quasi steampunk à la série…
Le scénario concocté par Sylvain Cordurié s’inscrit dans la lignée des trois tomes précédents et de ses précédentes séries qui forment un Sherlockverse vertigineux. Il mêle dans son creuset scénaristiques personnages de la littérature fantastique, steampunk, zombies, fanatiques religieux, autant d’influences hétéroclites qui s’assemble parfaitement en un puzzle enthousiasmant. Il exploite avec maestria le personnage de Sherlock Holmes, formidable logicien, hautin et misanthrope ayant des penchants autodestructeur…
Révélé dès son premier album, Ronan Toulhoat fait une fois montre d’une parfait maitrise graphique. Son trait nerveux rehaussé par un encrage savamment travaillé immergent le lecteur dans le Londres victorien, avec cette touche de fantastique qui confère au récit cette saisissante force évocatrice. Son découpage incisif et ses cadrages résolument cinématographiques renforcent l’intensité du récit de Sylvain Cordurié…
Porté par un dessinateur particulièrement talentueux et un coloriste de haut vol, Contamination referme un diptyque ambitieux, passionnant et iconoclaste.
Construit comme un formidable récit feuilletonesque mêlant allégrement les genres, Sherlock Holmes Society enrichit l’univers esquissé par Sylvain Cordurié au fil des albums, son fameux et enthousiasmant Sherlockverse… Son Sherlock Holmes qui laisse s’exprimer sa part d’ombre s’avère particulièrement intéressant… Espérons que le scénariste a encore de nombreuses histoires de cet acabit dans ses tiroirs!