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Nous le peuple !
Evil Empire



Fiche descriptive

Anticipation

Evil Empire

Tome 1

Max Bernis

Ransom Getty, Andrea Mutti

Chris Blythe

Glénat

Gléna Comics

03 Février 2016


14€95

9782344012031

Chronique

Reese est une rappeuse politiquement engagée, très virulente à l’égard de la campagne électorale en cours aux USA. Lors d’un concert, l’un des principaux candidats, Sam Duggins, vient lui rendre visite dans sa loge. Elle le rembarre vertement mais le laisse s'expliquer... L’entretien est interrompu par l’un de ses gardes du corps : la femme de son principal concurrent dans la course à la Maison Blanche vient d’être sauvagement assassinée.

Lors des obsèques, il déclare qu’il se retire et avoue, devant les caméras, être le meurtrier. Sa femme qui violentait leur fille n’a eu que ce qu’elle méritait… Avant d’être arrêté, il se lance alors dans un discours hargneux où il juge qu’il est grand temps que le pays des liberté le devienne vraiment, qu’il est temps de s’affranchir de la morale et de faire ce qu’on pense être juste… Dans tout le pays, certains le prennent au pied de la lettre, répandant le chaos dans tout le pays…
un bon album !


une série d’anticipation glaçante
Evil Empire, planche du tome 1 © Glénat / Getty / Bernis / BlytheAvec Evil Empire, Max Bernis se propose de nous décrire comment la démocratie des Etats-Unis d’Amériques va laisser la place à un nouveau régime, esquissant le contours d’une dystopie malsaine et amorale.

Reese est une rappeuse politiquement engagée, très virulente à l’égard de l'establishment et de la campagne électorale en cours aux USA. Lors d’un concert, l’un des principaux candidats, Sam Duggins, vient lui rendre visite dans sa loge. Elle le rembarre vertement sans vraiment lui laisser le temps de s'expliquer... L’entretien est interrompu par l’un de ses gardes du corps qui lui apprend que la femme de Kenneth Laramy, son principal concurrent dans la course à la Maison Blanche, vient d’être sauvagement assassinée.

Lors des obsèques, Laramy déclare qu’il se retire de la présidentielle et avoue, devant les caméras, être le meurtrier, sa femme qui violentait leur fille n’ayant eu que ce qu’elle méritait… Avant d’être arrêté, il se lance alors dans un discours hargneux où il juge qu’il est grand temps que le pays des liberté le devienne vraiment, qu’il est temps d’en finir avec l’hypocrisie et de s’affranchir de la morale en faisant ce qu’on pense être juste… Les scènes de meurtres et de pillages se multiplient dans tous les états alors que Laramy parvient à s’échapper, aidé par des geôliers gagnés à ses idées…


Evil Empire, planche du tome 1 © Glénat / Getty / Bernis / BlytheLe moins que l’on puisse dire c’est que le scénariste, assisté par les deux dessinateurs talentueux que sont Ransom Getty et Andrea Mutti, parvient à poser une ambiance délicieusement oppressante et instaurer une montée en puissance jusqu’au twist final qui laisse le lecteur scotché et lui donne la furieuse envie de connaître la suite de ce récit d’anticipation remarquablement bien construit.

Car si l’histoire se lit avec un réel plaisir, c’est sa structure narrative qui lui confère son impact. Chacun des quatre chapitres qui constituent l’album est introduit par un flashforward de quelques pages décrivant un état totalitaire régit par des lois amorales. Suit ensuite, invariablement, un retour dans le temps présent, où les choses semblent être telles que nous les connaissons aujourd’hui alors que les idées nauséabondes de Laramy semblent faire voler en éclat les fondements de l’état de droit, préparant la mise en place d’une sinistre dystopie…

L’enchaînement des événements donne rapidement le vertige, alors que le climax final fait perdre pied au lecteur… Bien sûr, de nombreuses questions restent encore en suspens et si des ponts sont jetés entre notre présent et ce sombre avenir, il est bien difficile en l’état de voir comment cet homme inquiétant va pouvoir mener son sinistre projet à son terme…

Evil Empire, planche du tome 1 © Glénat / Getty / Bernis / BlytheGraphiquement, Ransom Getty (encore peu connu en France) et Andrea Mutti (Arrivederci Amore, Nero, Section financière, Ghost…) ont fait un travail remarquable. Leur trait réaliste fait merveille pour camper les différents personnages de l’intrigue mettre en place des décors foisonnants et réaliste. Leur sens du cadrage et de la mise en scène dynamisent leurs planches et accentuent l’aspect très cinématographique de la série alors que la mise en couleur de Chris Blythe lisse les différences de style.


S’il elle évoque au départ une histoire de vampire, la couverture s’avère être formidable, détournant avec une redoutable efficacité cette image faisant partie de l’iconographie de l’histoire des USA. Elle évoque de façon très percutante la thématique de la série…


Rythmée comme une bonne série TV, Evil Empire esquisse les contours d’un univers glaçant et captivant dans lequel les USA vont se livrer à un homme malsain qui mettra en place un régime terrifiant régit par le seul libre arbitre, s’affranchissant de la morale et des fondement de toute sociéte, un régime ou la démocratie cède la place à l’Empire du Mal…

Porté par une narration efficace et une mise en image percutante, Nous, le Peuple ! pose les bases d’une série d’anticipation originale froidement réaliste dont il nous tarde de lire la suite…

Le Korrigan




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Inspiration jeux de rôle

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