



Après le saisissant
Ken Games, le duo d’auteurs espagnols se reforment pour une nouvelle série survitaminée particulièrement prometteuse qui immerge le lecteur dans l’univers du tatouage et des yakuzas…
Membre des Black Karasu,un gang de motards, Yoshi est un jeune japonais bagarreur et turbulent. Après un sanglant affrontement ou il faillit perdre la vie, son père décide de le placer chez Seijun, maître tatoueur, pour qu’il lui enseigne son art. Yoshi va trouver sa voie et suivre pendant dix années son enseignement, maîtrisant peu à peu la technique complexe et ancestrale du tebori… Il officie dans la boutique alors que Seijun se charge de clients VIP qui accède à l’étage par une porte dérobée. La rumeur prétend qu’il exerce son art sur les membres du clan des yakuzas mais le naïf Yoshi n’y porte pas foi…
Jusqu’au jour où Seijun souhaite s’affranchir de la tutelle de son oyabun, l’un des chefs du clan des yakuzas. Yoshi le retrouve, les mains broyées… Le jeune homme va devoir prendre sa suite et faire montre de son art avec la clientèle de son maître, ouvrant les portes d’un univers qu’il ne soupçonnait pas…

Avant même de s’intéresser à l’histoire, il est difficile de résister à cette couverture, superbe et percutante, qui attire d’emblée le regard. Sa maquette et sa thématique, unissant tradition à modernité, s’avère particulièrement efficace…
C’est avec un réel plaisir que nous retrouvons José Robledo et Marcial Toledano, deux auteurs espagnols dont la première série nous avait d’emblée enthousiasmé.
Une fois encore, le scénariste parvient à poser les bases d’une série solidement documentée et parfaitement maîtrisée. C’est avec un talent saisissant qu’il installe ses personnages tout en déroulant son intrigue et en distillant avec subtilité les composantes de l’univers, initiant le lecteur à l’art du tatouage et aux us et coutumes des yakuzas. Son scénario, foisonnant, nerveux et rythmé s’avère parfaitement calibré et sa galerie de personnages particulièrement convaincante…
Si le scénario avait captivé le lecteur dès les premières pages, le cliffhanger, pour le moins impromptu, vient le cueillir, accentuant sa furieuse envie de connaître la suite…

Aux crayons et aux pinceaux, Marcial Toledano fait comme de coutume un formidable travail. Plein d’élégance, son trait, rehaussé par un encrage des plus subtils et une mise en couleur des plus somptueuses, est d’une redoutable efficacité. Joliment découpées, ses planches sont fluides et dynamiques, servant au mieux l’histoire solidement charpentée de son complice…
L’album est complété par un formidable cahier graphique de 15 pages… Réservé à la première édition, il serait bien dommage de s’en priver!
Avec ce premier tome nerveux et dynamique, les deux auteurs espagnols amorcent une série remarquable de maîtrise, aussi captivante et rythmée qu’une excellente série télé.
Porté par les dessins superbes de Marcial Toledano, José Robledo nous propose un thriller de haute tenue qui porte la marque, indélébile, d’une très grande série…