Troisième et dernier tome d’une histoire prévue en deux volumes,
la Guerre des Abysses conclut cette sympathique de
la Peur Géante, adaptation du roman éponyme de Stefan Wul…
Alors que Kou-Sien Tchéi parvient à percer le secret du mode de communication des inquiétantes créatures, l’humanité va abattre sa dernière carte.
Embarqués dans les Méduses, submersibles capables de résister aux attaques électriques des Torpèdes, Bruno Daix et ses homes remontent le flux qui brouille la structure moléculaire de l’eau, espèrant pouvoir mettre un terme à la menace que les Torpèdes font planer sur la survie de l’humanité.
Denis Lapière achève cette adaptation résolument moderne du quatrième roman de Stefan Wul, alias Pierre Pairault, chirurgien-dentiste venu sur le tard au roman et qui est considéré par beaucoup comme le père de la SF française…
Rallongé d’un volume, ce récit du choc de deux civilisations se fait plus prenant, permettant au scénariste de mieux prendre le temps de développer ses personnages, alternant avec une redoutable efficacité moments intimistes et scènes d’actions débridées. L’humanité tente le tout pour le tout en lançant une attaque quasi-suicide sur le centre névralgique des Torpèdes. L’attaque sub-aquatique menée par Bruno est remarquablement mise en scène, de même que sa découverte de la cité Torpède, avec ce sinistre musée de l’homme dans lequel les créatures dissèquent et étudient l’homme, qui évoque le sort réservé aux Torpèdes capturés par les hommes par un savoureux jeu de miroir… Le récit s’achève en amont du réveil de Bruno Daix, laissant planer le doute sur sa survie, la trilogie se refermant ainsi sur une note tragique…
Raùl Arnàiz reprend le flambeau du dessin, succédant ainsi à Mathieu Reynès parti vers de nouvelles aventures. Si son dessin est plus qu’honorable, il reste un ton en dessous de celui des deux premiers volumes, peut-être à cause d’un encrage un brin moins élégant. Il reprend le découpage dynamique des précédents albums, offrant des visuels pour le moins vertigineux…
la guerre des abysses referme cette adaptation du quatrième roman de Stefan Wul. Le scénario dynamique de Denis Lapière reprend la structure de la Peur Géante mais la modifie subtilement pour faire de l’univers esquissé dans ce récit de science-fiction un prolongement possible de notre époque, faisant de ce fait souffler sur l’histoire un revigorant vent de modernité
Quelle bonne idée a eut Ankama que de dédier une collection aux univers de Stefan Wul, récits de SF à grand spectacle modernisé pour l’occasion par de nombreux duos d’auteurs talentueux!