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Fin de la parenthèse
Fin de la parenthèse



Fiche descriptive

Roman Graphique

Joann Sfar

Joann Sfar

Brigitte Findakly

Rue de Sèvres

14 Septembre 2016


20€

9782369813163

Chronique
Fin de la parenthèse
L’artiste et le monde

Seabearstein met fin à son exil d’artiste maudit pour participer à une expérience artistique hors normes.

L’art étant à ses yeux la seule issue possible pour une société en prise avec un obscurantisme croissant, le peintre est chargé de réveiller le seul prophète non-religieux possible, qui n’est autre que Salvador Dali, maintenu cryogénisé à Paris.

Il devra pour cela invoquer son esprit grâce aux mises en scènes de quatre modèles de haute couture qui recomposent des tableaux de Dali. Coupés de toute communication avec le monde extérieur, ils embarquent pour un trip mystique et philosophique totalement inédit.

Sauront-ils faire renaître l’esprit du peintre surréaliste ? Et s’ils y parviennent, que pourront la culture, la connaissance et l’amour dans un monde chahuté ? Questions d’autant plus fondamentales que notre héros sera, à l’issue de cette parenthèse, confronté à une réalité violente.
un bon album !


L’artiste et le monde
Fin de la parenthèse, planche de l'album © Rue de Sèvre / SfarLe dernier album de Joann Sfar nous invite à une expérience artistique à mi-chemin entre fiction, rêve et réalité, se frottant une fois de plus à une des figures de l’art…

Seabearstein met fin à son exil d’artiste maudit pour participer à une expérience artistique à la limite du surréalisme : contrairement à l’histoire officielle, Salvador Dali n’est pas mort en 1989… Il a été cryogénisé! Devant la montée croissante de l’obscurantisme, le retour du seul prophète non religieux semble être la seule alternative…

Pour instaurer les conditions favorables à son réveil, Seabearstein va s’enfermer dans un manoir et dessiner quatre modèles évoluant nue et mettant en scène les tableaux de Dali… Comment alors un art-movie philosophico- mystique et halluciné… Isolé du monde, ils ne savent pas qu’au dehors de tragiques évènements ont lieu… Parviendront-ils à faire revenir le maître et cela suffira-t-il à dissiper les brouillard obscurantiste qui étouffé la capitale?


Eriger l’Art en rempart contre l’obscurantisme et la folie des hommes…
La couverture est à la fois intrigante et attirante. On y voit Seabearstein le regard un peu perdu et le crayon à la main tentant de saisir l’instant, alors que les modèles nous fixent du regard, comme pour nous inviter à pénétrer dans l’album…

Fin de la parenthèse, planche de l'album © Rue de Sèvre / SfarJouant avec les codes de la BD, l’auteur expose l’univers du peintre dès le deuxième de couverture où des cartes de tarot dialoguent entre elles… Et, le moins que l’on puisse dire est qu’à l’instar de ces cartes qui s’invitent dans le récit, ce nouvel album de Joann Sfar est pour le moins déstabilisant… Si l’œuvre de Dali plane sur l’album, le peintre en est quasiment absent, bien qu’on l’aperçoive au détour d’une case, dans son caisson de cryogénisation… On retrouve en marge de ce récit surréaliste les thèmes chers à l’excentrique peintre : la sexualité, la mort, la religion, le rêve et Gala… Mais on retrouve surtout en filigrane la question du rapport de l’Art au monde et de la place de l’artiste dans nos société individualistes et matérialistes… L’Art, symbolisé ici par le retour de Dali, peut-il être la lumière qui dissipera les ténèbres de l’obscurantisme, du fanatisme et de la barbarie? La question reste en suspens…

Le trait si caractéristique de Sfar fait une fois encore merveille… Parfois minimaliste, il se fait sensuel pour dépeindre les corps troublant des modèles s’offrant à son regard et à ses crayons dans des poses d’abord improvisées puis plus structurées dès lors que les mannequins et l’artiste ont compulsé des ouvrages de et sur Dali.. et consommé des champignons psychotropes qui aiguisent leurs perceptions et semblent les mettre au diapason de l’œuvre du peintre espagnol! Fin de la parenthèse, planche de l'album © Rue de Sèvre / SfarCe faisant, il nous entraîne dans les toiles hallucinées du peintre espagnol, nous faisant découvrir ou redécouvrir son univers, ou nous donnant envie d’en apprendre plus sur cet artiste provocateur et excentrique…

Avant de refermer sa parenthèse, Joann Sfar nous invite dans l’univers de Dali, prophète pratiquant mais non croyant qui semble être le seul à même de sauver le monde d’une fin annoncée…

Ce faisant, il invoque l’esprit du peintre surréaliste, explorant à sa façon les thèmes qui lui furent chers, donnant chaire à ses tableaux, les décomposant et les recomposant à sa façon, inspiré par quatre muses au départ peu conciliantes…

Fin de Parenthès est au final un album touchant et déstabilisant qui pose en filigrane la question de la place de l’art de de l’artiste dans un monde consumériste et individualiste…

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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