Fiche descriptive Jeux familial Iello Charles Chevallier, Bruno Cathala Jade Mosch Iello 2 à 4 joueurs 10 ans et + 45 mn 14 octobre 2016 22€50 Chronique |
Kanagawa est un jeu magnifique crée à deux cerveaux par Charles Chevallier et Bruno Cathala, magnifiquement mis en image par Jade Mosch, une illustratrice particulièrement talentueuse, et superbement édité par Iello… Règles et matériel Rares sont les jeux qui accrochent le regard comme Kanagawa… Illustré façon estampe, rehaussé par un vernis sélectif toujours très élégant, la boîte est superbe… Le matériel est lui aussi de haute tenue, et pas seulement à cause des illustrations poétiques de Jade Mosch (je ne saurai trop recommander d’aller vous promener sur son site pour apprécier son talent à sa juste valeur…)! Il y a tout d’abord ce plateau école en bambou qui renforce la thématique du jeu… Et ces pions pinceau en bois, infiniment plus élégant que de simples jetons… Et les cartes Enseignement qui, en plus d’être superbes, s’avèrent particulièrement bien pensées pour rendre le jeu le plus ergonomique possible… Bref, à l’image de la boîte, le jeu est donc d’une rare élégance … Le livret de règles (16 pages) est clair et aéré. Joliment maquetté, il expose de façon fluide les différents mécanismes du jeu, le tout agrémenté d’exemples bien pensés estompant toute ambiguïté.
Déroulement d’une partie Dans ce jeu, les joueurs incarnent des disciples du célèbre maître Hokusai qui rivaliseront d’audace et d’inventivité pour composer la plus belle estampe. Mise en place Chaque joueur reçoit deux pions Pinceau et une tuile de Départ qui constitue son atelier, un joueur prend les pions Maître et Disciple. Il entamera la première manche. Deroulement Un nombre de cartes égal au nombre de joueurs est placé sur le Plateau Ecole. A son tour il peut soit décider de:
Si à l’issue de ces actions des joueurs sont encore en jeu, on rajoute des cartes sous chaque carte encore présente dans l’école, face visible ou cachée selon les indications du plateau… Un joueur seul à ce moment-là sera obligé de passer à la pratique… Fin de partie La partie s’achève lorsqu’à la fin ‘un tour un joueur possède 11 cartes dans son estampe ou lorsque la pioche est épuisée… On procède alors à un décompte : 1 point par carte + 1 point pour la plus grande séquence de saison identique + bonus des tuiles Diplôme + pt figurant sur les cartes Enseignement. l’Avis de la Rédaction Doté d’un design et d’un matériel magnifique, Kanagawa s’avère être aussi beau que bon, avec une mécanique pleine d’élégance et de subtilités. Le cocktail d’opportunisme, de planification, d’interaction et de prise de risque s’avère subtilement dosé … La double utilisation des cartes est une idée savoureuse : lorsqu’il récupère des cartes, le joueur peut choisir s’il veut poursuivre son estampe ou améliorer son atelier… En début de partie, améliorer son atelier est souvent une nécessité, faute de pinceaux ou de couleurs nécessaires. Mais peu à peu, le choix et la pose de chaque carte devront être mûrement réfléchis… Il faudra trouver un savant équilibre entre l’atelier et l’estampe, et garder un œil sur les ateliers et les travaux de ses condisciples pour tenter de lire leurs intentions et deviner quelle colonne ils convoitent… Lors de la première partie, on peut facilement oublier de garder un œil sur les tuiles Diplôme dont il faut pourtant savoir se saisir au bon moment… Car même en sachant qu’un « tiens » vaut mieux que deux « tu l’auras »… Quand la partie s’achemine vers la fin, on regrette souvent amèrement d’avoir eu les yeux plus gros que le ventre et d’avoir délaissé telle ou telle tuile en espérant, à tort, pouvoir en récupérer une autre plus tard… Pour la petite histoire, le jeu tire son nom de la célèbre La Grande Vague de Kanagawa, plus connue sous le nom de la Vague, du grand Katsushika Hokusai, maître de peintures dont les joueurs incarnent les élèves… Avec Kanagawa, Charles Chevallier et Bruno Cathala signent un jeu de société prenant et superbement édité qui fait partie de ces jeux simples, élégants et subtils qui passionneront tant les béotiens que les joueurs confirmés, en faisant un jeu d’initiation par excellence… Ajoutons à cela des illustrations magnifiques et poétiques et un matériel superbe en parfaite harmonie avec la thématique et vous obtenez une perle ludique signée deux auteurs talentueux et inventifs… On aime... l’osmose entre la thématique et la mécanique le matériel superbe et immersif les illustrations belles et poétiques les règles fluides et élégantes le savant dosage de contrôle, d’opportunisme et de prise de risque On n'aime pas... Pourquoi, mais pourquoi n’ai-je pas pris cette tuile?diplome ? (*) Quand j'aurai cent dix ans, je tracerai une ligne et ce sera la vie., citation d’Hokusai
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