Après Avis de tempête sur Cordouan Éric Corbeyran et Michel Suro s’attaquent à un autre roman de Jean-Pierre Alaux mettant en scène Séraphin Cantarel, conservateur des monuments français, et Théodore Trélissac, son jeune assistant…

Avril 1978. En vue de son futur classement au patrimoine de L’UNESCO, Séraphin Cantarel survole la baie du Mont Saint-Michel pour s’assurer qu’il n’a pas souffert du naufrage de l’Amoco Cadiz…

Alors qu’il survole la baie à bord d’un hélicoptère, il est témoin d’une macabre découverte: le cadavre d’un moine est retrouvé mort sur la plage. Malgré eux, ils vont une fois encore se faire enquêteur pour tenter de démêler cette bien étrange affaire…

Léo Malet et son Nestor Burma nous entraînaient à la découverte des différents arrondissements de Paris, Jean-Pierre Alaux et son Séraphin Cantarel nous entraînent à la découverte du patrimoine de l’hexagone pour des enquêtes aux ambiances délicieusement feutrées.

En se basant sur une solide documentation, le romancier était parvenu à donner à ressentir l’atmosphère si particulière du Mont Saint-Michel tout en distillant de nombreuses informations sur cet incroyable construction de granit posé sur un rocher et sur les faits saillant de son histoire…

Le talent conjugué d’Éric Corbeyran et de Michel Suro parviennent à faire revivre la France de la fin des années 70 qui sert de cadre à ce récit. Le duo d’enquêteurs atypique formé par Catarel et son adjoint s’avère toujours aussi efficace. Bien sûr la pagination de l’album ne permet pas aux auteurs de développer les personnages plus avant mais on y retrouve l’esprit du roman et les différents rouages de l’enquête qui s’imbriquent parfaitement entre eux, nous entraînant dans le monde de l’art avec deux récits parallèles qui vont finir par se télescoper…

Le trait réalise de Michel Suro met en scène avec authenticité le personnage principal du récit, à savoir le Mont Saint-Michel lui-même, comme dans tout polar qui se respecte… Ses planches nous offrent de jolis visuels de la Merveille, de ses hauts-lieux à ses ruelles si particulière, sans oublier ses spécialités gastronomiques…


Éric Corbeyran et Michel Suro signent une adaptation convaincante qui reprend la trame, les personnages et l’esprit du roman éponyme de Jean-Pierre Alaux.

Séraphin Cantarel et Théodore Trélissac vont une fois encore et presque malgré eux se retrouver mêlés à une enquête solidement charpentée prenant pour cadre l’une des plus incroyable construction de l’occident chrétien. Les amateurs du romancier seront en terrain connu, quant aux autres, ils pourraient être tenté de se plonger dans cette série de polars patrimoniaux où l’action cède la place à l’érudition…