Avec Terre Promise Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey referme leur triptyque romantique superbement mis en image par la talentueuse Mayalen Goust.

En échange de la liberté des Romanov, Ania et Volodia s’emparent de l’Or des Romanov pour le compte des allemands en faisant croire à sa disparition… Grâce à leur action héroïoque, les Romanov peuvent désormais vivre libres et couler des jours paisibles en Normandie…

Mais même aux confins de l’Europe, le vent de l’histoire va les rattraper: la Russie va envahir la Pologne. Le Tsar déchu ne peut laisser d’autres combattre l’Armée Rouge et décide de s’engager comme simple soldat. Volodia va lui aussi gagner le front pour tenter de retrouver sa mère et Ania va le suivre comme infirmière…

Ses hauts faits d’armes attireront l’attention du camarade Staline qui poursuit inexorablement les Romanov de sa haine vengeresse. Pourront-ils un jour connaître la paix?



Avec audace et inventivité, Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey s’emparent du destin tragique des Romanov pour tisser un récit romantique et romanesque… Loin de se contenter de l’hypothèse séduisante de la survivance d’Anastasia (hélas battue en brèche par la sciences!), les deux scénaristes ont échafaudé un scénario où la famille dans son ensemble aurait échappé au massacre d’Ekaterinbourg.

Le récit des deux premiers tomes nous contait les aventures rocambolesques de deux amants pris dans la tourmente révolutionnaire et la façon dont ils parvinrent à mettre la famille Romanov à l’abris grâce aux manœuvres du roi Georges V et l’Empereur Guillaume II, ses cousins. Mais les échos de la révolution ébranlent fortement une Europe meurtrie par la Grande Guerre et le répis sera de courte durée pour les amants tragiques qui vont se jeter une fois de plus au cœur des combats…

Découpé en chapitres cours permettant des ellipses temporelles, cette fiction historique est solidement charpentée, menant à une conclusion superbe et vertigineuse parfaitement orchestrée…


Mayalen Goust signe une fois encore un album somptueux. D’une élégance tirant vers l’épure, il se dégage de son trait virtuose une puissance saisissante. Elle use de la couleur avec maestria, témoin ces planches de bataille que le sang des victimes vient éclabousser avec une rare violence. Elle parvient à insuffler un souffle de vie troublant à ses personnages dont les visages et le regard expressif n’en finissent pas de nous envoûter, et de nous hanter même parfois…

Porté par le dessin puissant, élégant et épuré et les couleurs audacieuses et envoûtantes de Mayalen Goust, le récit historique et romanesque de Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey nous raconte le destin tragique de deux amants entraînés dans le tourbillon de la Révolution Russe…

Avec Kamarades, les deux scénaristes n’hésitent pas à tordre la véracité historique pour tisser une fresque romantique captivante et magnifiquement orchestrée qui devrait ravir les amateurs de Dumas.

Nous ignorons pour l’heure sur quels projets travaillent ces trois talentueux auteurs mais, assurément, nous les suivrons de près!