![](http://sdimag.fr/Img_PAO/Matos_BD/Streamliner_T1_pl4.jpg)
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![Streamliner, planche du tome 1 © Rue de Sèvres / Fane](http://sdimag.fr/Img_PAO/Matos_BD/Streamliner_T1_pl1.jpg)
Grand amateur de grosses cylindrées et de belles mécaniques (
Joe Bar Team,
Rallye Raid Calagan ou l’inachevé
Skud) mais aussi auteur de récits intimistes (
Petites Eclipses avec Jim), Fane nous propose avec
Streamliner un étrange envoûtant western sur fond de course automobile...
O’neil et sa fille vivent seuls dans une station-service délabrée sur la 666, une route désaffectée qui traverse un coin de désert aride et poussiéreux échappant aux lois de l’état… Le lieu idéal pour organiser la plus grande course sauvage de tous les temps, une course où des pilotes sans foi ni loi venus des quatre coins du pays vont s’affronter pour devenir pour une année le leader des Red Noses …
C’est du moins ce qu’a décidé Billy Joe, un bad boy beau et ténébreux, actuel chef de la meute qui débarque à bord de son puissant Ford V8, bientôt rejoint par une foule hétéroclite et agitée de pilotes de bolides chromés désireux d’en découdre…
On apprend bien vite que O’Neil est une ancienne gloire de la course automobile dont beaucoup pensaient qu’il avait trouvé la mort dans un tragique accident et qui a depuis sombré dans l’alcool. Si sa fille est agacée par cette agitation et le comportement des pilotes, l’effervescence de la course, l’odeur d’huile et le vrombissement des moteurs font remonter des sensations et des souvenirs qu’il croyait bien enfoui…
Ce bout de désert échappant aux lois de l’état va devenir le centre de l’attention des médias et des autorités, d’autant qu’un tueur en série va se cacher parmi les concurrents…
Inutile de tourner autour du pot,
Streamliner est clairement une tuerie. Il suffit de poser les yeux sur la somptueuse couverture, signée par l’immense Vatine, et de feuilleter l’album pour être pris du désir irrépressible et frénétique de le dévorer…
![Streamliner, planche du tome 1 © Rue de Sèvres / Fane](http://sdimag.fr/Img_PAO/Matos_BD/Streamliner_T1_pl3.jpg)
Avec un plaisir jubilatoire et communicatif, Fane nous entraîne dans une Amérique uchronique des sixties qui fut déchirée par une guerre dont on sait peu de chose. Mais le fait que le background délicieusement décalé n’est qu’esquissé importe peu! Il se dégage de
Streamliner une puissance indéniable qui vous scotche littéralement à votre siège, vous happe dès les premières pages pour ne plus vous lâcher. Et c’est peu dire que le lecteur est terriblement frustré à la fin de l’album alors que la course le signal du départ allait être donné!
Avec une redoutable efficacité, Fane détourne les codes du western pour créer un récit baigné de testostérone et d’adrénaline… En quelques cases, il parvient à donner vie à une formidable galerie de personnages charismatiques et hauts en couleurs au caractère bien trempé dont l’arrivée fracassante est chaque fois savamment mise en scène, venant booster un récit déjà très rock'n roll. Bad guy macho, motardes sexy rebelles et un brin teigne, ancienne gloire, tueur en série au patronyme du Kid, star de Rock vengeresse, agents gouvernementaux infiltrés et véritables frapadingues seront de la partie pour cette course qui s’annonce d’ores et déjà mémorable…
La façon dont l’auteur présente le personnage d’O’Neil s’avère particulièrement audacieuse et efficace alors que des flashback bien pensés viennent préciser son passé, lui conférant une appréciable densité tout en étoffant le background léger mais très immersif de l’univers imaginé par Fane.
![Streamliner, publicité pour la course du siècle © Rue de Sèvres / Fane](http://sdimag.fr/Img_PAO/Matos_BD/Streamliner_T1_pl4.jpg)
Nerveux et dynamique, le trait vif et stylisé de Fane s’avère en parfaite osmose avec son récit survitamimé. Très cinématographiques, ses cadrages précis et soignés nous immergent littéralement dans l’ambiance enfiévrée qui va crescendo alors que s’approche le moment du départ de cette course hors norme. Il se dégage de ses planches et de son scénario une formidable énergie et une ambiance tout juste incroyable alors que ses véhicule, dotés d’un design délicieusement vintage, sont de toute beauté.
Difficile de ne pas être enthousiasmé par ce premier opus d’un diptyque d’ores et déjà cultissime. Fane fait montre d’une grande maîtrise tant narrative que graphique, tissant un récit jubilatoire rehaussé par des dialogues pour le moins percutants et un découpage aussi nerveux que soigné.
Les bolides vrombissent sur la ligne de départ, soulevant des nuages du fumée et de poussière, et les pilotes, prêts à en découdre, ne reculeront devant rien pour remporter cette course mythique où tous les coups, même les plus vils, semblent permis… 3…2…1…