



Pour ce second tome, Thierry Gloris s’associe à Garcia Manuel pour retrace l’histoire d’une
Génération Française qui narre l’histoire de trois jeunes personnes des début de la guerre à la libération… Trois destins, trois choix dictés tant par leurs vécu que par leurs fréquentations et qui s’avéreront déterminants…
Issu d’une veille famille d’officier, Tanguy Brettin d’Arçonet défend avec ferveur la France à laquelle il croit. Antidémocrate, antirépublicain, germanophobe, il est un monarchiste convaincu. Alors que le silence pesant de la drôle de guerre est remplacé par le fracas des armes, il va participer avec ardeur aux combats en tant qu’officier des blindés, tentant d’enrayer l’inéluctable percée de l’armée allemande…
Las! L’incurie de l’Etat Major français, le manque de préparation de l’armée et une vision désuète de l’utilisation des blindés allaient précipiter au désastre que l’on sait et au déclenchement de l’Opération Dynamo pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être…
Si l’homme perçoit rapidement l’étendue du désastre, l’officier ne peut se résoudre à rendre les armes…

Après Martin Favre, étudiant germanophile insouciant, Thierry Gloris se propose d’esquisser le portrait du second protagoniste de cette fresque historique saisissante. Alors que le premier portait un regard très distancié sur la tragédie qui s’annonçait, Tanguy Brettin d’Arçonet s’est mis avec vigueur au service de son pays pour défendre ses valeurs et son honneur. Ses illusions vont se perdre dans la percée de Sedan…
Le récit concocté par Thierry Gloris n’est pas sans évoquer celui dans le cinquième tome
Champs d'honneur, bien que Lucien Teyssier, héros de
Dunkerque, Juin 1940, soit la parfaite antithèse de Tanguy Brettin d’Arçonet. Plus froid, il attire moins l‘empathie que ne le faisait Lucien ou Martin, mais sa fragilité et donc son humanité, apparait dans la dernière planche alors que les haut-parleurs diffusent la funeste annonce du Maréchal Pétain.
Une fois encore, le talent du scénariste réside dans ce qu’il parvient à mêler la grande Histoire et destin individuel, nous entraînant tant dans la furie des combats de juin 1940 que dans les coulisses du pouvoir où seront prises les décisions qui allaient sceller le destin de la France…

Le dessinateur espagnol qui avait mis en image
le Signe (sur un scénario de Philippe Thirault) nous livre avec
Populations trahies un album d’une redoutable efficacité. Son trait nerveux et dynamique nous entraîne au cœur des combats, faisant parler les armes et couler le sang avec une indéniable virtuosité. Pour un peu, on entendrait le bruit des bombes, celui des balles meurtrissant les chairs et les odeurs mêlées du sang, de la poudre, de la fumée et des corps calcinées… Très cinématographiques, ses cadrages servent au mieux la narration immergeant le lecteur au cœur de la tourmente…
Thierry Gloris poursuit sa saisissante fresque historique pour brosser le portrait complexe et ambivalent d’une jeunesse française précipitée dans la tourmente de la guerre et de l’occupation…
Alors que l’armée française connaît une tragique déroute, le destin de la France va basculer alors que le héros vieillissant de Verdun s’apprête à mettre un terme aux hostilités… Pour l’officier royaliste Tanguy Brettin d’Arçonet comme pour Martin Favre, l’heure du choix s’apprête à sonner, scellant leur destin… Celui de Tanguy se poursuivra à Vichy dans le cinquième opus de la série…