Dix-huit ans après
A l’arrière des berlines, Niklos Koda tire sa révérence avec ce quinzième et dernier album d’une série au long cours menée par le prolifique Jean Dufaux et mise en images par le talentueux Olivier Grenson…
Niklos Koda possède désormais le ténébreux VIe livre et sa puissance est sans égal. Mis au ban du Club Osiris et lâché par le Bureau 9, il perd la confiance de certains de ses proches et semble plus seul que jamais…
Mais avant de tourner la page, le magicien doit affronter un dernier ennemi : l’inquiétant Barrio Jésus dont la puissance semble pouvoir rivaliser avec la sienne… Pour s’approprier le Livre et ses puissants pouvoirs, il va s’en prendre à Seleni, la fille de Niklos Koda, qui, malgré son jeune âge, semble maîtriser la magie blanche comme la noire… L’affrontement qui s’annonce scellera le destin de Niklos Koda…
Pour cet ultime opus, Jean Dufaux convoque de nombreuses figures des albums précédents, à commencer par Barrio Jésus qui, rencontré dans le premier diptyque, fut son premier adversaire et qui sera le dernier, sorte de double maléfique, ombre de ce que fut un temps Niklos Koda avant de revenir des enfers…
Avec le
Dernier Masque, de nombreux fils narratifs se rejoignent et convergent vers cet ultime affrontement qui scellera le destin de cet ancien agent du Bureau 9 qui s’est risqué à explorer les sombres arcannes…
Malgré illusions et faux semblants peuvant égarer les lecteurs peu attentifs, l’ensemble de cette série forme un tout cohérent et envoûtant qui met en scène des personnages intrigants, mêlant magie et réalité de façon inextricable…
Olivier Grenson signe comme de coutume des planches d’autant plus somptueuses qu’elles sont mises en couleur par Bekaert qui s’est emparé des pinceaux depuis le douzième tome… Plein d’élégance, le trait du dessinateur s’avère incroyablement expressif lorsqu’il s’agit de retranscrire une émotion à travers un regard ou une attitude… Avec un talent confondant, Olivier Grenson parvient à mettre en image les magies qui sont en l’œuvre dans le scénario initiatique et ésotérique de Jean Dufaux…
Le carnet graphique qui referme l’album nous entraîne dans les coulisses de sa création et l’on regrette qu’il ne soit pas plus étoffé tant on apprécie le formidable travail du dessinateur…
Pour parachever une série au long court telle que Niklos Koda, encore fallait-il un final digne de ce nom…
Olivier Grenson nous livre un dernier album somptueux, porté par un trait d’une rare élégance, rehaussé par de formidables couleurs qui baigne l’album de lumière et de magie…
Avec un art consommé de la narration, Jean Dufaux met un point final à ce récit envoûtant mêlant espionnage et ésotérisme de façon audacieuse et convaincante… S’il referme de nombreux arcs narratifs, il semble laisser une porte entrouverte avec la jeune et puissante Seleni, héritière des pouvoirs de son père… Sera-t-elle l’héroïne d’un prochain spinf-off? L’avenir seul le dira…