Après le Cabaret des Ombres, première et jubilatoire aventure des Spectaculaires, nos héros reprennent du service pour une nouvelle mission haute en couleur et fertile en rebondissement (ce n’est pas Félix le lycanthrope qui me contredira)…

Alors que la divine et exubérante Sarah Bernhardt répétait son dernier rôle sur scène, une poutrelle vient s’abattre sur Alice, l’une de ses partenaires… Pour Prosper Pipolet qui travaille sur la machinerie du théâtre, il s’agit indéniablement d’un sabotage… La lettre de menace anonyme reçue par la célèbre actrice ne laisse planer aucun doute : quelqu’un veut attenter à sa vie…

Tout naturellement, Prosper propose à l’actrice la protection des Spectaculaires. Bien vite, et après un nouvel attentat perpétrée par un inquiétant personnage déguisé en mante religieuse, ils décident de s’exiler en province (en province ???) dans le (pittoresque) Fort de Belle Île où il sera plus aisé d’assurer la protection de la Divine actrice…

Difficile de ne pas être une nouvelle fois enthousiasmé par cette nouvelle aventure des Spectaculaire! Quel plaisir que de retrouver ces héros spectaculairement maladroits… de la pétillante Pétronille en passant par Félix le lycanthrope allergique, Eustache le colosse en carton-pâte, Evariste, homme volant et dragueur impénitent, sans oublier Prosper, ancêtre du Q de James et ses gadgets aléatoires… Et que dire de cette excentrique Sarah Bernhardt, actrice à la scène comme à la ville dont les frasques s’avèrent délicieusement horripilantes…

Régis Hautière signe un scénario rocambolesque particulièrement truculent qui emprunte avec délice les codes des romans feuilletons pour tisser un récit joyeusement déjantée qui s’achève à la façon d’un huis clos d’Agatha Christie, sur de fracassantes révélations dans le grand salon… Les gags s’enchaînent sur un rythme endiablé alors que les dialogues savoureux et les récitatifs joyeusement décalés s’avèrent absolument irrésistibles…

Nerveux et dynamique, le dessin d’Arnaud Poitevin est tout juste parfait pour mettre en image le scénario inventif et déjanté de Régis Hautière… Rehaussé par les couleurs de Christophe Bouchard, son trait énergique fait une fois de plus merveille et complète et enrichit le récit de façon brillante. Les personnages qu’il met en scène avec une redoutable efficacité sont expressifs et attachants ou au contraire particulièrement horripilants… Et que dire de cette couverture évoquant les romans feuilletons d’antan sinon qu’elle est à nouveau particulièrement réussie!

Régis Hautière et Arnaud Poitevin signe une nouvelle aventure des Spectaculaire particulièrement jubilatoire.

Hommage déjanté aux romans feuilletons, truffé de clins d’œil, de jeux de mots et d’inventions loufoques, portée par des dessins incroyablement dynamiques et expressifs et des dialogues truculents et décalés, cette Divine Amante est à l’image du premier tome : drôle, rafraîchissant, rocambolesque et absolument irrésistible…

Cette nouvelle aventure des Spectaculaire est un album incontournable pour jeunes et moins jeunes lecteurs en mal de récits… spectaculaires!

Décidemment, cette pièce prend une tournure plus intéressante que je ne l’avais supposé.Prosper Pipolet