Koza, auteur bicéphale, se propose de nous raconter le tour du monde que Jack London a entrepris en 1907… Un périple qui devait durer sept années mais qui s’acheva au bout de deux ans de voyages et de rencontres, de galères et d’émerveillements…

Jack London fait partie de ces hommes qui ont vécu plusieurs vies… Il fut tour à tour vagabond, journaliste, chercheur d’or, garde-côte, militant, écrivain, voyageur…

En 1906, Jack London est déjà célèbre lorsqu’il entreprend un tour du monde en compagnie de Charmian, sa femme, à bord d’un voilier de dix-sept mètres baptisé Snark en hommage au roman de Lewis Caroll.

A son bord et durant un périple qui allait durer deux années, il ce qui serait son chef d’œuvre : Martin Eden dont le héros présente de nombreux points communs avec son auteur… Parallèlement, il alimente les gazettes en leur vendant des comptes rendu de son voyage qui les mèneront à Hawaï, aux Marquises ou Bora-Bora…

Malade, il devra être hospitalisé à Sydney avant d’être contraint de rentrer en Californie sans pouvoir finir son tour du monde… Qu’importe, il avait écrit une nouvelle page à sa légende…

Derrière le pseudo de Koza se cache Maximilien Le Roy et Native qui unissent leur talent pour nous conter le périple de Jack London à bord du Snark. Pourquoi consacrer un album à ce voyage riche en rencontres et en découvertes? Sans doute par ce que ces longs mois de navigation et d’escale constitue un moment charnière dans la vie de cet écrivain baroudeur puisque c’est à bord du Snark qu’il écrivit ce qui est aujourd’hui considéré comme son chef d’œuvre, contracta la maladie qui allait l’emporter quelques années plus tard…

Car le voyage ne fut pas de tout repos… Querelles entre les membres d’équipages, les avaries, les privations d’eau et de nourriture et les maladies… Mais les paysages paradisiaques qu’il découvrit, la faune et la flore n’en restaient pas moins enchanteurs et les rencontres enrichissantes…


Koza signe un album très graphique absolument superbe qui donne à ce récit une dimension onirique enivrante et déstabilisante. L’histoire semble étrange-ment éclatée, mêlant des fragments de Martin Eden à des bribes du passé de Jack London, des descriptions de la faune et de la flore à des scènes de vie… le tout entrecoupé de scènes purement contemplatives de toute beauté. Les cou-leurs de Maya Mihindou sont absolument somptueuses, retranscrivant avec sub-tilité l’émerveillement qui dû être celui du romancier et de sa compagne devant les merveilles des rivages qu’ils abordèrent…

Jack London - Arriver à bon port ou sombrer en essayant est une œuvre aussi envoûtante que déstabilisante… Elle retrace le périple maritime qu’entreprit le célèbre Jack London en avril 1907… Graphiquement, l’album est somptueux, porté par une mise en couleur qui est à elle seule une invitation au voyage…

Querelles, avaries, tempêtes et privations émaillèrent cet audacieuse aventure humaine au cours de laquelle le romancier baroudeur écrivit Martin Eden qui allait devenir son chef d’œuvre… Avec audace, Koza mêle fiction et réalité, souvenirs et contemplation, montrant comment cette œuvre qui contient de nombreux éléments autobiographiques est inextricablement lié la vie aventureuse de London…

Nous allons affronter les mers, les vagues et les vents du monde entier…Jack London

(*)Jack London, le vagabond magnifique, titre d’une biographie de Yves Simon