





Tiré de l’univers déjanté de la série BD jubilatoire de Guillaume Griffon,
Apocalypse au Zoo de Carson City est un jeu simple et nerveux mais bougrement malin qui tient dans la poche…

Règles et matériel

Si vous êtes amateur du trait formidablement expressif de Guillaume Griffon, le jeu, mettant en scène des persos de la série, vous fera clairement de l’œil… Si tel n’était pas le cas, il y a fort à parier que vous n’avez pas lu Apocalypse sur Carson City, une BD absolument démente truffée d’humour noir, de références cinématographiques et de mauvais esprit… Si j’étais vous, je n’attendrais pas pour me ruer dessus, dans le genre série B parfaitement assumé, c’est ce qui se fait de mieux… Ca y est, c’est fait? Vous voyez qu’elles sont superbes ces illustrations!
Rarement je n’aurais pris autant de plaisir à lire un livret de règles (18 pages en accordéon)… Les règles y sont présentées de façon particulièrement limpide mais écrites dans le pure style de la BD : on y retrouve l’ironie mordante et l’humour noir et décalé distillé dans les différents tomes de la série…
Contenu de la boîte: 50 cartes Zoo (de valeur 0 à 4)et, pour chacun des 4 joueurs, 4 cartes Perso de valeur 3 à 6.

Déroulement d’une partie
Le but du jeu est simple : libérer les gentils animaux non encore contaminés d’un zoo peuplé de zombis et de glandus à dézinguer…
Mise en place
La mise en place est particulièrement simple et rapide : Chaque joueur prend son équipe de Perso. Les cartes Zoo sont sauvagement mélangées et disposée par tas de deux pour former un quadrillage de 5x5.
Deroulement

A son tour de jeu, un joueur a le choix à deux options :
1
Envoyer un perso dans le zoo en la posant sur une carte Zoo. Le joueur récupère la dite carte et la retourne… Si le dos représente le plan du zoo, c’est cool… Si c’est un mutant, c’est moche… Le joueur perd le contrôle de son personnage et n’importe qui pourra lui régler son compte…
2
Déplacer un Perso sur une case adjacente. Si c’est une carte Zoo, il la récupère. Si c’est un personnage de valeur égale ou inférieure, il lui explose la rate et s’empare de la carte…
Fin de partie
La partie s’arrête sitôt qu’un joueur ne peut plus jouer. Chacun récupère ses persos encore vivants, fait le total des cartes récoltées, le vainqueur étant comme il se doit le joueur totalisant le plus de points!

l’Avis de la Rédaction

Si
la lecture des règles est jubilatoire, difficile d’appréhender de ce que cela peut donner sans s’aventurer dans le zoo! Et une fois lancé, on se rend compte que ces règles simplissimes cachent
un jeu pour le moins
subtil!
La mécanique du jeu est si simple qu’elle tire vers l’épure… Mais le placement et le
déplacement de son équipe de Persos s’avèrent
particulièrement malin, générant de subtiles et perverses situations de blocage…
Si à deux, les joueurs peuvent prendre le temps avant de déclencher les hostilités, à trois et quatre joueurs, les
parties deviennent rapidement
tendues et les morts tombent comme à Gravelotte. Car si on incarne des chasseurs, ils auront tôt fait de se transformer en proies!
Chaque placement et déplacement devra être murement réfléchit… Car le jeu s’avère particulièrement
stratégique!

Chaque collecte de carte Zoo s’accompagne en outre d’un
sentiment d’angoisse de tomber sur un mutant, introduisant une sorte de roulette russe savoureusement inquiétante… Une petite
variante proposée par le Général Matthews propose d’oublier les zombis qui errent dans le zoo dévasté… Cela rend le
jeu moins gore et plus stratégique… A chacun ses préférences donc…
La
fin de partie est particulièrement subtile… Dès qu’un joueur ne peut plus jouer, la partie s’achève, brutalement… Et, mine de rien, ça introduit une
délicieuse tension… Si on pense être en tête, il faut être sans pitié… mais si on est à la traîne, il faut se retenir de porter le coup de grâce en bloquant ou éliminant l’ultime personnage d’un autre joueur.
Et il y a cette petite touche des jeux-opla: même au milieu de chaos dans un zoo truffé de zombis décérébrés, il est question de sauver de gentils animaux de la peste mutante… Sans oublier que le jeu a été
écoproduit en France… Elle n’est pas belle la vie? S’il n’avait été mordu par un zombi mutant, Arnaud Montebourg aurait été ravi…

Passé le plaisir jubilatoire qu’on ressent à la lecture des règles dont l’écriture est parfaitement dans l’esprit de la BD dont l’univers sert de cadre au jeu, on peut se lancer sans tarder dans l’exploration d’un zoo hanté par des créatures plus trop humaines…
Les mécanismes simplissimes imaginés par Alexandre Droit (Gloobz, Aquatika…) et Florent Toscano (Migrato, L'Empereur, Hop la puce…) cachent un jeu nerveux, tendu et stratégique qui recèle plein de surprises, de la possibilité de croiser des créatures mutantes en passant par la fin de partie qui survient abruptement dès qu’un joueur ne peut plus jouer…
Ajoutons à cela des illustrations gores et déjantées aux petits oignons signées Guillaume Griffon (l’auteur de la BD dont nous vous recommandons chaudement la lecture pour peu que vous aimiez les séries nerveuses et jubilatoires) et vous obtenez un grand p’tit jeu à emporter partout dans votre poche…

On aime...

l’humour noir et décalé des règles

la simplicité des mécanismes

les parties rapides et nerveuses

la fabrication écoresponsable

On n'aime pas...

tomber sur un mutant près de la cage des gibbons