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Origines Secrètes
Black Hammer



Fiche descriptive

Super Héros

Black Hammer

Tome 1

Jeff Lemire

Dean Ormston

Dave Stewart

Urban

Indies

20 Octobre 2017


10€

9791026811886

Chroniques

Arrachés à leur univers de super-héros par une crise multidimensionnelle, les champions oubliés de Spiral City vivent désormais telle une famille dysfonctionnelle, prisonniers du quotidien paisible d'une petite bourgade américaine.
un chef d'oeuvre!


des super-héros tragiquement humains
Black Hammer, planche du tome 1 © Urban Comics / Ormston / Lemire / StewartParmi les nombreuses sorties de récit de super-héros, Black Hammer tient clairement le haut du panier… Difficile au vu de la (superbe) couverture d’en appréhender la richesse et la profondeur mais il ne faudra que quelques pages pour tomber sous le charme…

Dix ans ont passé depuis qu’une nouvelle famille est venue s’installer dans une petite bourgade américaine comme il en existe tant… Mais elle n’a que les apparences d’une famille ordinaire…

Arrachés à leur univers pour des raisons encore obscures après une ultime bataille, ils furent les héros de Spiral City et luttèrent de longues années durant tant contre le crime organisé que contre des robots ou d’indicibles horreurs tentaculaires… Sous la houlette de Abe, rêvant de leur gloire passée ou regrettant leur vie révolue, ils tentent tant bien que mal de sauvegarder les apparences… mais difficile de ne pas voir que les choses vont de mal en pis tant certains ne supportent plus de ne pouvoir quitter cette trop paisible bourgade…


Un récit de super-héros porté par des personnages complexes et profondément humains…
Difficile de ne pas penser au Watchmen de l’immense Alan Moore et du talentueux Dave Gibbons en découvrant ce récit poignant porté par des supers-héros vieillissants qui perdent en superbe ce qu’il gagne en humanité…

Avec un indéniable art de la narration, l’incroyable Jeff Lemire s’amuse à déconstruire les récits de super-héros en utilisant les poncifs du genre pour tisser une histoire en tous points passionnante. Black Hammer, planche du tome 1 © Urban Comics / Ormston / Lemire / StewartDès les premières planches, il immerge le lecteur au cœur d’une famille atypique et totalement dysfonctionnelle dont chacun des membres est un petit bijou de construction: GaIl, femme d’âge mûre qui n’en peut plus d’être prisonnière dans le corps d’une gamine… Talky Walky, un robot qui semble tout sorti des récits pulp des années 50… Le Colonel Weird qui tient des propos incohérent et semble peu à peu perdre la raison alors qu’il semble être le seul à pouvoir s’extirper de cette stase spatio-temporelle… Barbalien, un extra-terrestre envoyé pour observer l’humanité… Madame Dragonfly qui, avec son inquiétante apparence de soricière, vit en paria parmi les parias… Abraham Slam qui est le seul à avoir semble-t-il accepté son sort, savourant cette vie paisible à laquelle il aspirait peut-être secrètement… Sans oublier Black Hammer qui a perdu la vie dans leur ultime combat en se sacrifiant pour permettre aux autres de survivre…

Les personnages nous sont dévoilés par petites touches et notamment dans de saisissants flashbacks parfaitement maîtrisés… Pour les mettre en image, l’impressionnant Dean Ormston s’inspire des dessins pulp des années 50, conférant aux souvenirs de ces différents héros une touche délicieusement désuète…
Le dessinateur nous livre un boulot tout juste épatant, donnant vie à cette formidable galerie de personnages, puisant dans les classiques des comics de super-héros pour donner vie à ces personnages de chair et de sang dont chacun s’avère, à sa façon, particulièrement touchant car profondément humain… Son découpage tout juste parfait rend la lecture de l’album particulièrement fluide alors que son encrage somptueux, rehaussé par les superbes couleurs de Dave Stewart, confère à l’ensemble une identité graphique saisissante…

Black Hammer, planche du tome 1 © Urban Comics / Ormston / Lemire / StewartDans ce premier tome de Black Hammer, la plume alerte de Jeff Lemire et les crayons très inspirés de Dean Ormston donnent vie à une formidable galerie de personnages qui s’étoffe au fil des chapitres de des flashbacks.

Chacun d’entre eux s’avèrent remarquablement bien écrit et les relations complexes les unissant subtilement décrites… Difficile de ne pas être bouleversé par ce groupe de supers-héros cabossés prisonniers d’une petite ville américaines typique et donc chacun incarne, à sa manière, les membres d’une famille totalement dysfonctionnelle: de l’ado rebelle au vieillard sénile en passant par le père de famille responsable, la sœur mal-aimée, le grand frère attentif qui peine à se trouver ou le serviteur dévoué… Tous portant difficilement le deuil de Black Hamer dont l’ombre plane sur ce premier tome…

Origine Secrètes pose les bases d’une série qui pourrait bien, à l’instar d’un Watchmen, devenir une référence des récits de super-héros… A noter que ce premier tome, enrichit d’un gros dossier en tous points passionnant, est vendu au prix incroyable de 10€… Il faudrait être dérangé comme le Colonel Weird pour passer à côté de ce chef d’œuvre du neuvième art!


Il a donné sa vie pour que nous en ayons une. Souvenez-vous en. Souvenez-vous de pourquoi nous sommes toujours là. Ce n’est pas la vie que nous voulions, mais c’est celle que nous avons. Et nous sommes ensemble.Abraham Slam

Black Hammer, case du tome 1 © Urban Comics / Ormston / Lemire / Stewart
Le Korrigan




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Inspiration jeux de rôle

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En 2010, les super-héros arpentent le monde d'Humanydyne depuis bientôt 60 ans, et pendant que certains faisaient les marioles devant les médias de tous les pays en collants spandex, la plupart choisirent de vivre une existence aussi normale que possible, quasiment anonyme. Et parmi ceux-là, la nature humaine (et post-humaine) étant ce qu'elle est, certains choisirent d'agir pour le compte de cartels du crime, de politiciens véreux ou encore d'organisations militaires secrètes. La tension entre humains et "masques" - le surnom donné aux post-humains - ne cessa de croître, jusqu'à forcer la création d'un état autonome et indépendant où se réfugièrent la plupart des super-héros, la Madreselva, dont la capitale, San Sepulcro, est devenu une mégalopole. Mais à San Sepulcro comme dans le reste du monde, loin des caméras et du crépitement des flashs des paparazzi avides de super-images, il faut maintenir l'ordre. Et maintenir l'ordre lorsque le criminel que l'on doit stopper est capable d'éventrer un tank par la pensée relève de la gageure. Gageure qu'assume sans sourciller l'agence Humanydyne, organisme non gouvernemental composé à la fois d'humains et de post-humains. Et parmi eux, les personnages.