Né sous la plume de Gaston Leroux au début du XXe siècle, Rouletabille, le Sherlock Holmes français, a déjà eut les honneurs d’une adaptation en bande-dessinée dans les années 1990 sous la plume d’ André-Paul Duchâteau et les crayons de Bernard Swysen…C’est à présent au tour de Jean-Charles Gaudin et Sibin Slavkovic de revisiter l’œuvre du romancier et de mettre en scène le célèbre détective…
Après avoir lu un article intrigant relatant l’étrange agression de la fille de l’éminent professeur Stangerson, le jeune Rouletabille se rend en compagnie de son ami l’avocat Sainclair au château Glandier pour mener l’enquête et tenter de démêler cet énigmatique affaire…
Frédéric Larsan, le célèbre policier, est déjà sur place et Rouletabille va s’efforcer de solutionner l’affaire avant lui… Mais le mystère s’avère particulièrement épineux : l’agression dont a été victime Mathilde Stangerson a eut lieu dans une chambre dont la porte et les fenêtres étaient fermés de l’intérieur…
Rouletabille va faire montre d’un sens de déduction saisissant qui lui permettra de démêler le Mystère de la Chambre Jaune…
Avant même de s’intéresser au récit, c’est la superbe couverture de l’album qui attire l’œil du chaland… Superbement composée et peinte par le talentueux Stéphane Perger, on y découvre le jeune Joseph Joséphin, dit Rouletabille, l’arme à la main, alors que la fameuse trace de main ensanglantée se détache sur un fond jaune… Les deuxième et quatrième de couverture proposent le plan des bâtiments du château, si capital pour la compréhension de la résolution du mystère…
Comme il le confie dans les remerciements, Jean-Charles Gaudin rêvait depuis longtemps d’adapter ce scénario finement ciselé rédiger par un romancier désireux de faire mieux que Conan Doyle et sa
Vallée de la peur ou qu’Edgar Allan Poe et son
Double assassinat dans la rue Morgue... Et force est de reconnaître que le résultat est saisissant… L’éclectique scénariste parvient à retranscrire fidèlement la mécanique parfaitement huilée de cette enquête ciselée, sans oublier cette étrange poésie qui se dégage du roman, tel le parfum de la dame en noir ou l’évocation du sibylline du presbytère…
Il faut dire que le trait classique de Sibin Slavković s’avère redoutablement efficace pour mettre ce récit en images. Ses cadrages percutants dynamisent l’action et montrent de façon convaincante comment chacune des pièces du puzzle viennent s’imbriquer pour faire apparaître la vérité…
Si l’histoire avait déjà par le passé fait l’objet d’une adaptation, force est de reconnaître que cette nouvelle mouture s’avère particulièrement convaincante…
Jean-Charles Gaudin parvient avec force à transposer la mécanique parfaitement huilée du roman de Gaston Leroux et son étrange poésie alors que le dessinateur Yougoslave Sibin Slavković signe un album classique mais bougrement efficace et nous propose un Rouletabille particulièrement convainquant…
Nous attendons avec impatience le Parfum de la Dame en Noir qui fera fort logiquement suite à ce Mystère de la Chambre Jaune…
Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat.Rouletabille