Dans ce neuvième tome, Jean-Luc Istin et Laci mettent en scène un inquisiteur Ashinn revenu sur les terres de son enfance pour y mener une inquiétante enquête…

Accompagné de Tanaween, Bakael retourne dans la ville de son enfance qu’il a quitté depuis des décennies. Son père, Sadarin, Guide de Kaléra, a fait appel à l’Ordre pour enquêter sur la disparition de dizaines de mineurs dont certains ont été retrouvés, à moitié dévoré par une bête sauvage…

Les relations entre les deux hommes sont pour le moins houleuse depuis un tragique événement qui a précipité son départ de la ville. Son enquête va le conduire dans les entrailles de la terre, dans ces fameuses mines de fer et d’argent qui ont fait la prospérité de Kaléra, faisant ressurgir les démons de son propre passé…

Jean-Luc Istin signe un nouveau scénario particulièrement prenant porté par un personnage charismatique et tourmenté par un sombre passé… Une fois encore, l’histoire est solidement charpentée, mettant en scène des personnages complexes, fait de chair et de sang. Les liens unissant le maître inquisiteur à son père ou à l’elfe s’avère particulièrement touchants, accentuant de façon saisissante la dramaturgie de l’histoire. Les dialogues s’avèrent particulièrement savoureux, soulignant à merveille les traits de caractère de chacun des protagonistes…

Tout en déroulant son enquête inquiétante et parfaitement orchestrée qui s’entremêle avec le passé de l’inquisiteur, Jean-Luc Istin étoffe le background d’Oscitan où l’Ordre des Inquisiteurs a perdu de sa superbe alors qu’une sourde menace se précise peu à peu…

Laci signe comme de coutume un album superbe. Chacune de ses cases fourmille de détails et son formidable travail graphique inscrit le récit dans un monde dense et cohérent… Au fil du voyage entreprit par Bakael, le lecteur s’ouvre à une nouvelle civilisation, avec ses us et ses coutumes, mais aussi ses vêtements et son architecture d’inspiration mauresque. Son découpage énergique et ses cadrages virtuoses servent au mieux l’action… Si les couleurs sont convaincantes et renforcent l’atmosphère oppressante distillée dans l’album, il ne serait pas inintéressant de pouvoir contempler les planches en noir et blanc de l’artiste, pour mieux pouvoir apprécier son talent et la finesse de son trait…

Ce second cycle des Maîtres Inquisiteurs s’annonce décidemment captivant.

Ce nouvel album propose une enquête inquiétante menée par un inquisiteur atypique hanté par un sombre passé… Missionné par Maître Adrael pour enquêter sur une série de meurtres perpétrés dans on village natale, il va retrouver son père qu’il a quitté en très mauvais termes il y a de nombreuses années…

Joliment orchestré et somptueusement mis en scène par le talentueux Laci, ce troisième tome du second cycle de la série continue de dérouler un fil rouge qui donne l’impression au lecteur d’explorer un monde dense et cohérent en perpétuel mouvement…

J’étais fou de penser que j’aurais pu oublier. En vérité, il faut affronter le passé si on veut apaiser ses tourments.le Maître Inquisiteur Bakael