Après
King Chocolate, peu connu sous nos latitudes, Stephan Alexander nous propose un délicieux petit jeu de collection de jolis oiseaux cubiques qui a la saveur d’un grand…
Règles et matériel
Signée par Kristiaan der Nederlanden l’illustration de la boîte attire indéniablement le regard avec cet étrange rougegorge cubique d’inspiration Minecraft… Représentant toucans, flamands roses, chouettes, pies et autres perroquets, les cartes du jeu bénéficient du même traitement et confèrent d’emblée au jeu une identité graphique forte… Un promeneur distrait pourrait penser que les cartes d’oiseaux d’une même espèce sont tous identiques! Que nenni! Emparez-vous d’une paire de jumelles ornithologiques et admirez le travail de l’artiste!
La règle du jeu (8 pages) est de celles qui se lisent facilement… Illustrées de nombreux exemples, elle s’avère tout à la fois claire et bien écrite…
Contenu de la boîte : 110 (très jolies) cartes Oiseau
Déroulement d’une partie
Mise en place
La mise en place est à l’image des règles : simples et fluides! Les cartes Oiseaux sont joyeusement mélangées et on forme 4 rangées de 3 cartes représentant des espèces différentes… Chaque joueur reçoit 8 cartes qui constitueront sa main et une carte placée devant lui qui amorce sa collection de piafs…
Deroulement
A son tour de jeu, le joueur
doit poser des oiseaux et
peut effectuer une envolée…
1Poser des Oiseaux : le joueur sélectionne une espèce de sa main et devra poser tous les oiseaux de cette espèce. Il place ces oiseaux à droite ou à gauche d’une rangée. Si un ou plusieurs oiseaux de la même espèce se trouvent dans la rangée, le joueur ajoute à sa main toutes les cartes situées entre l’oiseau et la carte posée… (s’il ne peut prendre aucune carte, il peut s’il le souhaite piocher les 2 premières cartes de la pioche)
S’il ne reste dans la rangée qu’une seule espèce d’oiseaux, celle-ci est complétée jusqu’à ce qu’il y ait deux espèces différentes…
2Effectuer une envolée: Pour faire une envolée, un joueur doit jouer une série d’oiseaux de la même espèce. Sur chaque carte (en plus du nombre indiquant le nombre de carte de cette espèce en jeu) figurent deux nombres : un petit et un grand, indiquant le nombre d’oiseaux nécessaires pour faire une petite ou une grande envolée. S’il effectue une petite envolée, le joueur pose 1 des cartes jouées devant lui et défausse les autres… Pour une grande envolée, il en ajoute 2 à sa collection!
La manche s’arrête dès qu’un joueur n’a plus de cartes en main… Tous les joueurs défaussent alors leurs cartes! Une nouvelle manche commence et chaque joueur reçoit une nouvelle main de 8 cartes. Une nouvelle manche peut commencer…
Fin de partie
La partie s’achève dès qu’un joueur possède dans sa collection 7 espèces d’oiseaux différentes ou 2 séries d’au moins 3 oiseaux identiques. Il remporte alors la partie!
l’Avis de la Rédaction
Passé la découverte du graphisme délicieusement original du jeu, force est de reconnaître que sa mécanique s’avère tout à la fois simple et délicieusement machiavélique…
Car si les règles fluides du jeu s’expliquent en une poignée de minutes, cette élégante petite boîte cache indéniablement un grand jeu! La collecte d’oiseaux est régie par un mécanisme d’une simplicité enfantine mais qui induit des choix éminemment cornéliens, marque d’un grand jeu… Obligé de jouer toutes les cartes d’un type de sa main pour prendre des oiseaux c’est aussi servir aux adversaires ces oiseaux sur un plateau… Tout en donnant à ceux-ci de précieuses informations! Eh oui, si on joue une ou plusieurs chouettes, sauf si on triche honteusement, c’est clamer haut et fort qu’on n’a plus de chouette en main!
Surtout qu’il ne faut pas oublier de jeter un œil sur les collections des adversaires et un autre sur les oiseaux qu’ils récoltent afin de leur couper l’herbe sous le pied et ne pas trop leur en fournir… Sans compter qu’il faut aussi garder un œil (comment ça vous n’avez pas trois yeux?) sur la main de chaque joueur puisque s’il se débarrasse de toutes ses cartes, il met fin à la manche, entraînant l’envol inopiné des oiseaux restés entre les mains des joueurs… ruinant bien souvent leurs plans les plus audacieux!
Avec Cubirds, Stephan Alexander signe un grand petit jeu bien plus subtil que la lecture des règles ne pouvait le laisser présager…
On peut certes y jouer de façon légère et bon enfant… Mais les choix cornéliens qu’il offre à chaque tour, les opportunités qu’on peut laisser à un joueur, les deux façons de gagner et le diabolique mécanisme de fin de manche lui confère une saveur toute particulière et induisent de multiples stratégies qu’il faudra infléchir en cours de partie pour utiliser au mieux les oiseaux qui s’offrent à nous…
Bien que le printemps soit déjà loin et l’été clairement installé, Cubirds est indéniablement l’une des sympathiques surprises de la saison estivale… Le jeu idéal à glisser dans sa valise pour des parties endiablées!
On aime...
les illustrations réellement rafraîchissantes
la mécanique simple et fluide
les choix cornéliens
les interactions subtiles
le mécanisme diabolique de fin de manche
On n'aime pas...
Mais… mais… comment ça la manche est finie ??? Aaarghhhh!!