Shahrazad nous entraîne dans l’univers enchanteur des mille et une nuit…


Difficile de ne pas tomber sous le charme du design du jeu… Naïves et élégantes, les illustrations de Kotori Neiko sont tout juste somptueuses et confèrent d’emblée une identité graphique forte à Shahrazade… Il faut dire que Capsicum Games a comme de coutume soigné l’édition… Les cartes de l’édition originale ont été remplacées par des tuiles en cartons épais aussi agréables à regarder qu’à manipuler… On appréciera l’association d’un symbole à chaque couleur, permettant aux daltoniens de jouer sans avoir à barbouiller les cartes de typex!

Le livret de règles (8 pages dont 6 de règles) est de ceux qu’on lit avec plaisir: les règles sont bien écrites, joliment illustrées et rehaussées d’exemples bien sentis qui exposent clairement les différents mécanismes du jeu…

Contenu de la boîte: 22 tuiles numérotées de 0 à 21 de 4 couleurs différentes et deux tuiles pour comptabiliser le score

Mise en place
Difficile de faire plus simple : on mélange les tuiles, l’une d’elle est retournée et chaque joueur en reçoit 2 qu’il garde secrètes.

Deroulement
A son tour de jeu, le joueur peut soit placer une tuile (en respectant des règles de pose minimalistes : cartes posées en quinconce avec une limite de cartes par colonnes), soit Remplacer une tuile (uniquement si on a 2 tuiles en main).

A l’issue de son tour, on pioche une tuile.

Fin de manche et de partie
La partie s’achève dès que la dernière tuile est posée…

Des tuiles vont alors être retournées : si une tuile a à sa gauche une tuile de plus grande valeur, cette dernière est supprimée. Ensuite, toutes les tuiles n’ayant pas au moins une tuile à droite et à gauche (à l’exception des extrémités) sont elles aussi retournées.

On procède enfin à un décompte: chacun des plus grands groupes de couleur remporte un nombre de points égal à son nombre de tuile. Chaque tuile retournée et chaque trou dans une colonne fait perdre 1 point…

Les joueurs jouent une seconde manche où les cartes retournées sont écartées… et la partie s’achève…


D’emblée séduit par les somptueux atours de la sublime Shahrazad, le sera-t-on par ses histoires comme le fut dit-on Shahryar, Roi de Perse?

La première manche s’avère quelque peu déstabilisante mais une fois compris les subtilités de l’échange, Shahrazad se révèle être un jeu bougrement malin…

On pourrait croire que la thématique soit totalement plaquée sur des mécanismes de pose minimalistes… Et pourtant, à bien y réfléchir… A l’instar de Sharazade racontant des histoires, tissant des liens entre ses différents contes, le ou les joueurs devront s’efforcer d’organiser les tuiles entre elles pour optimiser le score et tenter d’empêcher son fragile édifice narratif de s’écrouler, ruinant un travail de longue haleine…

Entre le jeu en solo et le jeu en duo, seul change le nombre maximum de tuiles dans la colonne… Les sensations restent les mêmes tout en étant subtilement différentes… Dans un cas comme dans l’autre, on adore!

Au chapitre des bémols, certains esprits chagrins pourraient pointer l’absence d’une fiche de référence indiquant la répartition des cartes (couleur et valeur) afin de permettre de mieux concevoir sa stratégie. Cependant, pour l’avoir expérimenté, les parties perdent grandement en fluidité! Comme quoi, tout a été pensé dans les moindres détails!

Doté d’un matériel agréable et robuste rehaussé d’élégantes illustrations Shahrazade est un délicieux jeu de pose de tuiles aux règles épurées… Ses charmes et ses subtilités se révèlent au fil des parties et le jeu s’avère aussi excellent en solo qu’en duo…

Laissez-vous gagner par les charmes dépaysants de l’orient et les histoires envoûtantes de la belle Shahrazade, vous ne le regretterez pas!



les illustrations superbes
les règles minimalistes
aussi savoureux en solo qu’en duo
daltonien friendly



R.A.S… Je vous laisse, Shahrazade commence une nouvelle histoire