Immigré italien sans le sous, Carlos Ponzi est entré dans l’histoire pour avoir mis en place un vaste escroquerie qui fit vaciller les milieux financiers américains dans le Boston des années 20…
Carlo Ponzi débarque à Boston en 1903 avec moins de 3 dollars dans les poches… Dix-sept ans plus tard, cet immigrant italien sera millionnaire…
L’album retrace le parcours chaotique jalonné d’échecs, de désillusions, de rencontres plus ou moins déterminantes et de séjours en prison d’un homme audacieux sûr de sa réussite…
Si Carlos Ponzi n’est pas l’inventeur de cette arnaque financière déjà mentionnée dans
La Petite Dorrit de Carlos Dickens en 1855, il n’en est pas moins celui qui lui a donné son nom… La pyramide de Ponzi (ou chaîne de Ponzi) est une escroquerie où l’instigateur promet des rendements mirobolants en se servant des nouveaux investisseurs pour rembourser les plus anciens… Tout fonctionne à merveille jusqu’au moment où l’argent des nouveaux entrants dans le système ne permettent plus de rembourser les profits des premiers investisseurs… Si tout un chacun connaît la « chaîne de Ponzi », peu connaissent l’homme qui a donné son nom à ce système…
Si le scénario concocté par Xavier Bétaucourt expose les rouages de cette escroquerie, l’album se propose surtout de nous brosser avec finesse et subtilité le portrait de Carlos Ponzi et de nous conter la lente ascension d’un immigré qui a quitté son Italie natale, attiré par le rêve américain… Et sa chute fracassante qui ébranla les milieux financiers…
Obnubilé par l’idée de faire fortune, sûr de sa bonne étoile et mû par une ambition démesurée, Carlos Ponzi a fait mille et un petit boulots, échafaudant de nombreuses stratégies pour s’enrichir… Après être allé de désillusion en désillusion, il est persuadé d’avoir trouvé LA combine pour faire fortune, comptant sur la crédulité des investisseurs… En quelques mois, il deviendra millionnaire, avant de tout perdre après que la presse et la justice ne s’intéresse de trop près à ses malversations… Par bien des aspects, Carlos Ponzi fait penser au Jacques, interprété par Jean Dujardin, dans le jubilatoire
I Fell Good des inénarrables Benoît Delépine et Gustave Kervern et sa volonté farouche de faire fortune.
S’il reste un escroc, Carlos Ponzi, narrateur de sa propre histoire, n’en reste pas moins particulièrement attachant… Les récitatifs permettent au scénariste de préciser le portrait de ce personnage hors norme, lui conférant cette part d’humanité mêlée d’assurance et de fragilité qui font tout son charme… Et le formidable travail graphique de Nathalie Ferlut n’est pas étranger à la proximité qui se tisse entre lui et le lecteur… Ses planches nous entraînent dans le Boston du début du XXe siècle où tout semblait possible pour ce petit immigré italien rêvant de faire fortune… Son trait souple élégant n’est pas sans rappeler celui des dessinateurs de presse d’alors, ancrant plus encore le récit dans son époque… Décidément, cette talentueuse dessinatrice n’en finit plus de nous enchanter à chaque nouvel album!
Si la « chaîne de Ponzi » est connu de tous, qui connaît l’homme qui a donné son nom à ce montage financier audacieux et amoral?
Xavier Bétaucourt se propose de nous raconter la vie hallucinante de ce petit immigré italien débarqué sans-le-sous aux Etats-Unis pour devenir quelques années plus tard millionnaire après bien des déboires. Conté par Carlos Ponzi lui-même et superbement mis en image par le trait souple et élégant de Nathalie Ferlue, cette Pyramide de Ponzi s’avère tout à la fois édifiante et captivante…
Et n’allez pas croire que le système Ponzi appartienne au passé! Bernard Madoff et la crise des subprimes qui plongea le monde dans une crise financières dévastatrice en est sans doute le meilleur exemple…
Mon affaire était simple : voler Pierre pour payer Paul.Auteur
(*) titre de l’autobiographie de Carlos Ponzi