Après avoir refermé leur cycle patagonien, Fred Duval et Thierry Gioux abandonnent Zelda et Gavroche pour entamer un nouveau cycle qui nous entraînera au cœur de l’Afrique du sud…

Witwatersrand, sud de l'Afrique, 1867. Le directeur de la mine d’or du Transvaal fait peu cas de la vie de des indigènes qu’il fait trimer sans vergogne, sondant de plus en plus profondément les entrailles de la terre. Un mineur vient l’alerter : une mystérieuse galerie préexistante à la mine vient d’être exhumée… Elle est couverte de runes et conduit à une salle vertigineuse emplie d’or pur…

A Londres, Eglantine Pontmercy, fille adoptive de Victor Hugo exilé à Guernesey, se rend au Seward Asylum à la demande de son directeur pour y rencontrer un mystérieux patient… Un fantôme ressurgit de son passé qui se laisse mourir qui va lui remettre un exemplaire des Poèmes Saturnien d’un certain Paul Verlaine avant d’être capturé par de mystérieux hommes armée de sagaies…

Réalisée à quatre mains par Manchu et Thierry Gioux, la couverture est une fois encore superbe et immersive, nous entraînant d’emblée dans l’univers délicieusement pulp de cette série…

Mêlant différents genres, Fred Duval signe comme de coutume un album dynamique et entraînant dans lequel il étoffe un univers déjà riche de seize albums. Pour ce présent opus, Gavroche et Zelda s’effacent pour laisser la scène à Eglantine qui nous entraînera en des lieux déjà explorés dans le passé, conférant à sa création une cohérence telle qu’il pourrait devenir le décor d’un jeu de rôle de par sa densité savoureuse et son originalité folle.

Assisté au storyboard par Emem, Thierry Gioux nous livre une fois encore un album captivant où se mêlent reconstitution historique et inventions architecturales audacieuse qui confèrent à la série sa savoureuse coloration steampunk… Son découpage précis et ses cadrages dynamiques rendent la lecture particulièrement fluide…

Fred Duval signe un récit choral joliment orchestré qui se déroule sur deux continents et met en scène des personnages mystérieux avec une intrigue qui se bâtit autour d’une version modifiée des envoûtants Poèmes Saturnien de Verlaine.

Quel plaisir que de retrouver ce XIXe siècle uchronique et délicieusement steampunk concocté par Thierry Gioux sur un storyboard d’Emem.

Portant le nom d’un long poème de Victor Hugo qui dénonce l’exploitation des enfants, ce seizième tome d’Hautevillehouse pose les bases d’un nouveau cycle passionnant qui ravira les amateurs d’Aventure…

Il ne faut pas jouer si tu n’as pas les moyens de miser fort, Eglantine.Victor Hugo

(*) extrait de Melancholia de Victor Hugo