Après nous avoir conté la carrière d’un tank Joseph Staline 2 de son assemblage à sa fin dans
Cette machine tue les fascistes, Jean-Pierre Pécau se propose de nous parler des terrifiants chars Tigre qui compte parmi les plus puissants blindés de la seconde guerre mondiale…
1942. Château de Paderborn. Otto von Sholtiz et Kurt Seibel se retrouvent pour assister à la présentation du dernier char de la Panzerwaffe: le Tigre… Un tank aux caractéristiques impressionnantes qui devrait jouer un rôle décisif dans l’issue de la guerre…
De Bizerte à Kourks en passant par la Normandie et Belgorod, cette machine à tuer sèmera la terreur sur bien des champs de bataille… Mais il n’infléchira pas le cours de la guerre…
Quelle étrange idée que d’aborder les conflits du XXème siècle à travers celles des blindés qui furent des pièces maîtresse des différentes armées engagées… Mais le fait est que Jean-Pierre Pécau fait une nouvelle fois montre de son talent en nous contant par le menu les différents théâtres d’opération où s’illustra le Tigre, réussissant le tour de force de truffer son récit de nombreuses données techniques sans jamais l’alourdir.
Jean-Pierre Pécau mêle petite et grande histoire, faits réels et personnages fictifs pour tisser un récit captivant mettant en scène une amitié née dans la fureur des combats…
Mais si Otto von Sholtiz a depuis longtemps fait le deuil de ses illusions, Kurt Seibel, gravement blessé à Koursk, refuse de croire l’évidence et est persuadé de pouvoir encore changer le cours des choses afin que perdure le Troisième Reich… La force du scénario du prolifique scénariste réside dans cette dualité, dans la vision radicalement différente qu’ont ces deux soldats du conflit qui ravage l’Europe, l’un qui refuse de voir l’implacable vérité; et l’autre froidement lucide et tristement désabusé…
Pour cet album, Jean-Pierre Pécau retrouve Filip Andronik et Senad Mavric avec qui il avait signé
1927 qui rendait hommage au chef d’œuvre de Fritz Lang… Les deux dessinateurs n’en n’étaient d’ailleurs pas à leur première collaboration puisqu’ils avaient déjà signé ensemble le second tome de Gang (sur un scénario de Jean-Claude Bartoll) ou le onzième tome de
l’Homme de l’Année (scénarisé par Céka)…
Et le fait est que ce duo d’artiste fonctionne parfaitement, nous offrant des planches joliment composées et joliment mises en couleur par -Paul Fernandez qui nous entraînant au cœur des batailles où s’illustrèrent ces fameux tanks…
S’associant une nouvelle fois à Senad Mavric et Filip Andronik, Jean-Pierre Pécau aborde une fois encore la grande Histoire à travers l’histoire individuelle de deux officiers allemands…
S’inspirant librement pour l’un d’eux de la vie de Johannes Bölter, un commandant allemand au palmarès vertigineux, le prolifique scénariste prend comme prétexte les chroniques d’une amitié née dans la fureur des batailles, du jusque boutisme de l’un aux illusions perdues du second pour nous parler d’un des panzers les plus terrifiants de la seconde guerre mondiale…
L’album est complété par un dossier apportant de nombreuses données sur le fameux Tigre et son histoire…
Profite de la guerre car la paix sera terrible.Otto von Sholtiz