Fiche descriptive
17€
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() 2119. Si Paris est toujours Paris, la société a bien changée. Le métropolitain existe encore mais seul les parias et marginaux le prennent depuis que la société Transcore a inventé la téléportation permettant de se déplacer d’un bout à l’autre de la planète en quelques de seconde… Hommes et femmes sont pucés et scanné par des drones dès qu’ils s’aventurent dans les ruelles désormais quasi désertes de la capitale. Contrairement à Kloé, sa compagne, Tristan Keys fait partir des réfractaires au progrès qui s’évertue à se déplacer en marchant ou en utilisant le métro ; un nostalgique de l’époque où il n’y avait pas besoin de permis de procréer, où les livres existaient autrement qu’en numérique et où les gens osaient sortir et se rencontrer… Un jour, alors qu’il postule à un entretien d’embauche, il reconnaît dans sa future patronne une femme qu’il a croisé dans le métro alors qu’elle était totalement défoncée. Les anomalies vont se multiplier… Quelque chose semble se tramer à l’insu de tous et dont Transcore serait à l’origine… Une dystopie glaçante et cohérente… ![]() Solidement charpenté, le récit s’inscrit dans l’’esprit des nouvelles de Philipp K. Dick, écrivain halluciné et visionnaire dont l’œuvre a tant de fois inspiré les cinéastes (Blade Runner, A Scanner Darkly, Minority Report, Total Recall…)… Les auteurs commencent par dépeindre par petite touche le Paris des années 2119 en suivant le héros lors d’une de ses ballades pédestres dans les avenues désertes, scanné à chaque coin de rue par des drones intrusifs… Le trait élégant de Dominique Bertail mêle avec finesse et inspiration au Paris contemporain des éléments futuriste. L’ensemble fonctionne à merveille d’autant que la colorisation toute en subtilité qu’il cosigne avec Gaétan Georges est de toute beauté… Le dessinateur dépeint différents quartiers de la capitale et parvient à en retranscrire l’atmosphère de façon saisissante. Les intérieurs s’avèrent particulièrement design et soignés et le dessinateur y fait évoluer des personnages crédibles dont le caractère transparait dans les dialogues ciselés et leurs traits expressifs… Le lecteur attentif y décèlera des clins d’œil à d’illustres œuvres ou artistes ayant marqué de leur empreinte la SF ou donné leur vision d’un Paris futuriste plausible et cohérent… ![]() ![]() L’ombre de Philipp K. Dick plane sur cet album superbement mis en image par le trait stylisé et plein d’élégance de Dominique Bertail. Solidement charpenté, le scénario de Zep dépeint une société dystopique froidement crédible et interroge le lecteur sur le progrès à outrance qui déshumanise la société… Son héros, nostalgique du siècle passé et en parfait décalage avec son époque, va être le témoin involontaire de disfonctionnements qui vont le faire plonger dans la paranoïa et lui faire peu à peu perdre pied… Sombre et désespéré, l’album se referme néanmoins sur une notre optimiste, porteuse d’un fragile espoir… J’aime le métro… sa lenteur… son obscurité… son odeur de caoutchouc et de bois brûlé. Plus personne ne se déplace comme ça. A part quelques touristes. Plus personne ne se déplace physiquement d’ailleurs… depuis cette saloperie de Transcore.Tristan Keys
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