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C’est dans une ville de Detroit en décrépitude, que Charlie, jeune femme tout juste émoulue de l’école de police, fait ses premiers pas en tant qu’enquêtrice…
Suivant les ordres du capitaine Wood, elle devra faire équipe avec le détective Brandt qui lui fait clairement comprendre qu’elle n’a pas les épaules pour travailler dans une ville comme détroit où une nouvelle drogue meurtrière provoquant des mutations inouïes a fait son apparition…
Lors de leur première patrouille, elle ne peut empêcher un junkie défoncé à la spider de blesser gravement Brandt… Désireuse de faire ses preuves et de racheter ses erreurs, elle va s’aventurer, seule, sur le territoire de la Toile, l’organisation mafieuse qui gère le trafic de la drogue… Bien vite, elle va se retrouver prise au piège…
La superbe couverture dessinée par l’impressionnant Pierre Loyvet donne d’emblée le ton :
Spider est un polar sombre et tourmenté charpenté comme une série TV… Après
Carthago Adventures, le scénariste prolifique et dessinateur chevronné qu’est Christophe Bec associe une nouvelle fois sa plume à celle Giles Daoust, scénariste, réalisateur et producteur (The Room…) pour tisser un thriller envoûtant et particulièrement immersif…
Se déroulant en Ethiopie à une époque indéterminée, le prologue de l’album s’avère particulièrement intrigant, immergeant le lecteur dans une ambiance étrangement fantastique… Puis, sans transition, le lecteur est transporté dans un Detroit sinistré sur une scène de crime particulièrement marquante avant de découvrir Charlie Dubowski, personnage central de la série, hanté par un traumatisme remontant à son enfance… Le duo vieux flic cynique désabusé / jeune bleue tout juste émoulue de l’école de police inscrit faussement la série dans une veine classique… Mais la nature de la drogue et ses effets ravageurs apportent une coloration particulièrement glauque à l’ensemble, le tout étant porté par un scénario aux accents de thriller parfaitement orchestré…
Stefano Raffaele fait une nouvelle fois montre de son talent de cadreur et de metteur en scène… Retrouvant Christophe Bec avec qui il avait collaboré sur de nombreuses séries, il signe un album subtilement dérangeant, sublimé par les sombres couleurs de Marcelo Mailolo qui accentuent l’atmosphère déjà pesante du récit…
![Spider, pla nche du tome 1 © Soleil / Raffaele / Daoust / Bec / Mailolo](http://sdimag.fr/Img_PAO/Matos_BD/Spider_T1_pl4.jpg)
Il dépeint l’horreur de façon saisissante, suggérant le malaise ressenti par Charlie Dubowski lorsqu’elle est confrontée à l’horreur des ravages de la spider ou à des scènes particulièrement marquantes… Comme dans bien des polars, Detroit est un personnage à part entière et le dessinateur italien en esquisse un portrait particulièrement glauque et déprimant qui accentue le malaise distillé avec art par l’intrigue…
Rabbit Hole amorce un thriller policier sombre et tourmentée conçu et rythmée comme une excellente série TV…
Cristophe Bec retrouve pour l’occasion son complice Giles Daoust pour tisser un récit dérangeant, immersif et parfaitement maîtrisé mis en image de façon très cinématographique par l’impressionnant Stefano Raffaele…
Difficile de savoir où nous mèneront les deux scénaristes… Mais, pour nous, il est de toute façon trop tard : nous sommes dores et déjà accrocs à cette drogue terrifiante qu’est la Spider…
- Capitaine, sérieusement ? Elle a douze ans.
- J’en ai vingt-cinq.
- Capitaine !!
- Vous avez vu le machin qu’on a découvert cette nuit. J’ai du boulot, là. Et tout ce que vous m’avez trouvé c’est Britney Spears ?
dialogue entre Brandt, le capitaine Wood… et Dubowski