Après Georges le candidat, le scénariste du bouleversant Où le regard ne porte pas... revient à l’humour avec un album jubilatoire particulièrement réussi…

Depuis la mort de sa femme, Michel s’enfonce peu à peu dans la dépression et végète au bord du périph dans sa petite station-service…

Noyant son chagrin dans l’alcool, il en oublie l’anniversaire des dix-huit ans de sa fille Fanny… Aussi triste qu’énervée, cette dernière décide de fuguer et s’embarque pour les Etats-Unis… Est-ce l’électrochoc salutaire dont Michel avait besoin ?

Le voilà parti avec son pote Gérard pour retrouver son cousin Aldo et remonter la route 66 à la recherche de Fanny…

Inutile d’être féru de moto ou de l’american way of life pour apprécier cet album jubilatoire et rafraîchissant…

Si les traits des deux personnages principaux évoquent Coluche ce Depardieu, ce n’est bien évidemment nullement le fruit d’un heureux hasard… Cela permet à l’auteur de brosser d’un seul coup d’un seul le portrait de ces personnages… Car au le début de l’album, Michel n’est pas sans évoquer Lambert, le pompiste de nuit dépressif et alcoolique qu’incarnait Coluche dans Tchao Pantin…

Si Georges Abolin fait montre d’un sacré coup de crayon avec un trait délicieusement caricatural et indéniablement dynamique, c’est dans son scénario rythmé et inventif que réside le principal atout de l’album, en sus de ses personnages drôlement attachants… L’auteur parvient le tour de force de tisser un récit entraînant et parfaitement cohérent alors même qu’il est composé d’une suite de gags en une page… Audacieuse et atypique, cette structure narrative fait montre de son talent de conteur!

Le dessin expressif de Georges Abolin met joliment en scène un scénario inventif porté par des personnages tendrement attachants…

Et croyez-nous sur parole : inutile d’être amateur de grosses cylindrées et de fantasmer sur la Route 66 pour apprécier cet album drôlement rafraîchissant qui construit une histoire cohérente avec une succession de gags en une page parfaitement rodés…

Revisitant la pop-culture américaine des seventies, Route 66 est un album jubilatoire qui se paye le luxe d’inviter quelques guest-star dans l’aventure !

Pfff… Typique de l’ingratitude des gosses : tu oublies leur anniversaire et ça saute sur l’occasion pour pas faire le café.Michel