Killoffer embarque à bord de l’
Infinity 8 pour conclure cette odyssée spatio-temporelle joyeusement barrée mais parfaitement maîtrisée…
Après la parenthèse du tome 7, nous allons donc renouer avec la tradition en découvrant une nouvelle héroïne délicieusement sexy pour ne nouvelle mission qui… Comment… Ah… on me signale dans l’oreillette que le principal personnage du récit est… le lieutenant Reffo… Le lieut… What ? Le lieutenant Reffo ? On parle bien DU lieutenant Reffo, alcoolique notoire et dragueur obsédé qui harcèle toute agente un tant soit peu féminine ? Ah… Oui… Le plus simple est encore de retrouver sans tarder notre envoyé spécial à bord de l’Infinity pour un ultime reboot riche en péripéties…
Les étranges événement qui ont quelque peu bouleversé les plans de vol de l’Infinity 8 trouvent leur source dans un lointain et peu glorieux passé… C’était il y a trente ans… La Confédération Galactique venait de pratiquer le génocide des Tonn Shärs, dont les pouvoir temporels furent jugées bien trop puissant par le conseil de la Confédération Galactique… Seule une poignée d’entre eux furent gardés en vie sous le joug de la confédération…
Après avoir fin l’ignorance de ces tragiques événements, l’heure de la revanche a sonné pour les Tonn Shärs ! Les sept précédents rebbots ont permis au capitaine d’avoir suffisamment d’informations pour mener à terme leur vendetta contre leurs bourreaux… Le capitaine de l’Infinity 8 se débarrasse sans vergogne des opérateurs du vaisseau pour avoir le champ libre… Seul le lieutenant Ruffo échappe à son funeste sort… et encore qu’à moitié ! Récupéré par Hal, soigné et reconstitué par des robots éveillés, Reffo va mettre en œuvre sa sagacité et son intelligence hors du commun (ahahah) pour empêcher le capitaine de mener à terme sa sinistre vengeance…
C’est peu dire que ce dernier chapitre de l’aventure, véritable clef de voute de la série, était attendu au tournant! L’album est clairement à la hauteur de nos attentes les plus folles !
Dès la couverture, on comprend bien que le dernier chapitre d’
Infinity 8 nous réserve bien des surprises ! On y voit le lieutenant Reffo combattre vaillamment son propre capitaine ! Dès les premières pages, on connaît la clef de l’énigme des étranges évènements s’étant déroulé à bord et aux alentours de l’Infinity 8… Pour un final haut en couleur, Lewis Trondheim a convoqué moults personnages croisés au cours des précédents tomes, signant un récit totalement barré offrant des moments absolument irrésistibles… La structure narrative de la série s’avère parfaitement maîtrisée, alors que s’assemblent les différents éléments disséminés dans chacun des précédents albums pour former un tout vertigineux et cohérent…
Porté par le sens du rythme, l’humour subtil délicieusement pince-sans-rire et les dialogues joyeusement décalés du scénariste, ce récit alambiqué mené sur un rythme échevelé vous fera à moulte reprise exploser de rire et, plus vous verrez plus d’une fois vos proches poser sur vous un compatissant voir passablement inquiet… Le duo Hal / Ruffo qui mène le bal fonctionne à merveille et la mue de Ruffo qui passe du statut d’ivrogne lourdingue à celui de héros s’avère particulièrement bien menée…
Rehaussé par les couleurs de Tanja Cinna, le dessin de Patrice Killoffer s’avère être d’une redoutable efficacité. Si son style semi-réaliste pourra heurter un temps l’œil des lecteurs méconnaissant son œuvre, ils ne tarderont pas à apprécier son talent de metteur en scène, ses cases foisonnantes de détails jubilatoires ou d’easter egg irrésistibles ainsi que son découpage audacieux qui s’avère des plus percutants. On aime tout particulièrement ses planches pleines pages (voir double page !) qui accentuent l’aspect éminemment comique de certaines scènes ou ses inquiétants visuels de la Nécropole qui renforcent son aspect mystérieux et dérangeant…
Clef de voûte de la série, Jusqu’au dernier clôt de façon particulièrement efficace la jubilatoire série de Lewis Trondheim…
Avec son humour irrésistible indissociable de son œuvre, le scénariste fait montre de ses talents de narrateur en assemblant les différents éléments disséminés dans les sept tomes précédents pour former un tout parfaitement cohérent… Foisonnant de détails et truffées d’easter eggs, les planches de Patrice Killoffer mettent joliment en scène cet ultime scénario…
Joyeusement barrée et follement inventive, Infinity 8 est définitivement une série incontournable pour les fans de Trondheim qui s’est entouré pour l’occasion d’une poignée de dessinateurs talentueux qui ont chacun apporté leur pièce à cet édifice narratif audacieux mais parfaitement maîtrisé…
Et maintenant, After (infinity) eight ?
-Justement, maintenant, je peux mourir… Plus un seul regret. Je peux y aller à fond. Enfin si… Avec sept reboots, j’ai dû draguer salement toutes les agentes que le capitaine a successivement fait appeler. Aucune idée si ça a marché avec l’une d’elles.le lieutebant Ruffo