Après une somptueuse édition en noir & blanc, les Editions Delcourt nous proposent la version couleur de ce récit gothique adapté du film éponyme de Francis Ford Coppola…

Transylvanie, 1462. Après avoir chassé les chrétiens de Constantinople, l’armée du Sultan Mohammed envahit la Roumanie, menaçant toute la chrétienté. Vlad Drakul va les affronter avec une armée bien inférieure en nombre, terrorisant ses ennemis par ses pratiques cruelles et sanguinaires. Revenu victorieux en son château, il apprend que sa compagne, Elisabeta, s’est donnée la mort après avoir reçu un message perfide annonçant la mort de son Prince… Fou de douleur, Vlad abjure sa foi en un Dieu dont il a été le bras armé et en appelle aux puissance du sang pour se venger…

Londres, 1897. Jonathan Harker doit laisser sa fiancée pour un voyage d’affaire en Europe de l’est pour rencontrer un noble désireux de finaliser l’acquisition de plusieurs propriétés dans la capitale de l’Empire Britannique… Sans le savoir, il allait mettre en péril sa vie et celle de sa bien-aimé…

Malgré les libertés prises avec l’œuvre originale, le Dracula de Francis Ford Coppola est sans nul doute à ce jour la plus remarquable adaptation du roman de Bram Stoker qui allait imposer la figure du vampire, dans la lignée de John William Polidori… Porté par le scénario de James V. Hart, le cinéaste renouait avec la figure romantique du gothique, à la fois ténébreux et séduisant, incarnation de la lutte que se livrent Éros et Thanatos en chaque être.

Pour mettre en image ce scénario captivant qui renoue avec les racines historiques de Vlad Tepes, il fallait un dessinateur de la trempe de Mike Mignola dont le style puissant était à même de mettre en scène ce personnage complexe qu’est Dracula. Pour les amateurs du film, chacune des scènes est baignée de la superbe musique composée par Wojciech Kilar et les mots prononcés par l’illustre vampire le sont avec la voix de Gary Oldman et cet accent si particulier, plein de charmes et d’indicibles menaces… Si le propos est comme il se doit condensé (comment faire tenir un film de plus de deux heures en quelques 120 pages ?), il en reprend les scènes clefs et les cadrages magnifiques du film dont est tiré le récit.

L’album est complété par un cahier graphique où l’on peut admirer les crayonné du maître de l’horreur fantastique qu’est Mike Mignola avant que le talentueux John Nyberg ne les encre avec le talent qu’on lui connaît. Le tout est complété par les dessins originaux des couvertures des comics dont chacune est une petite merveille de composition…

Quel plaisir que de pouvoir enfin lire (ou relire !) 0cette somptueuse adaptation du film qu’avait tiré Francis Ford Coppola du chef d’œuvre gothique et romantique de Bram Stoker. Publié originellement en français en 1993 chez Comics USA, l’ouvrage était depuis longtemps introuvable et on ne peut que saluer cette magnifique réédition qui suit de près d’un an celle, tout aussi belle, en noir et blanc.

On retrouve ce qui faisait le charme ténébreux du film, à commencer par ce vampire aussi fascinant qu’inquiétant, incarnation de la lutte que se livrent Eros et Thanatos en chaque être humain… Magnifiée par le dessin puissant de Mike Mignola, sublimé par l’encrage virtuose de John Nyberg, cette adaptation vaut indéniablement plus qu’un détour…

A lire en écoutant la formidable B.O. composée par le polonais Wojciech Kilar…

Croyez-vous en la destinée ?le Comte Vlad Drakul