



Neuf mois à peine après la publication du
Royaume d'Azur, premier tome d’une tétralogie déstabilisante et prometteuse, voici que paraît
Progredientes dans lequel les auteurs continuent d’esquisser les contours de leur univers fantastique…
Après bien des pérégrinations, Calixte, Basile et Victor ont enfin retrouvé Adèle, leur mère… Mais cette dernière est entre la vie et la mort depuis que le Roi Banni l’a privé de son Azur, recouvrant sont corps d’une substance empêchant à l’énergie d’affluer à nouveau dans son corps…
Aristophane est persuadée que l’un des enfants de Clément pourrait être à même de trouver la source d’Azur, seule à même d’empêcher le Roi Banni et ses séides de la Cour Sombre de détruire un à un les Royaumes… Mais la Reine de l’Azur pour qui la Source n’est qu’une chimère ne partage pas ses vues et ne lui donne que sept jours pour prouver que les enfants possèdent en eux les ressources nécessaires pour devenir Chevalier de l’Azur…
Pour sauver leur mère, Victor, Basile et Calixte s’efforcent de surmonter les étranges épreuves d’Aristophania, ignorant encore à quel point le temps leur est compté…

Le premier opus d’
Aristophania posait les bases d’un univers étrange et envoûtant plein de charmes, de mystères et de magie… L’intrigante vielle dame qui donne son nom à la série n’est pas sans évoquer une certaine Mary Poppins, personnage né sous la plume de Pamela L. Travers et dont Aristophania emprunte les attributs, la malice et l’élégance.
En conteur expérimenté, Xavier Dorison déroule une histoire captivante dont il se garde bien de livrer toutes les clefs… Son récit alterné met en scène des enfants attachants et tourmentés qui vivent, chacun à leur manière, l’étrange maladie de leur mère et les révélations qui bouleversent leur jeune vie déjà mouvementée et leurs perceptions du monde… A l’instar d’un Dumbledore, Aristophania paraît comme profondément bienveillante et protectrice… Mais l’intransigeance et l’apparente froideur de la Reine de l’Azur interroge, alors que le mystérieux et inquiétant Roi Banni, maître de la Cour Sombre, tisse patiemment sa toile…
C’est avec un talent saisissant et une indéniable virtuosité que Joël Parnotte met en image la partition de Xavier Dorison. Ses planches sont somptueuses et ses décors fourmillant de détails immergent le lecteur à l’aube d’un XXe siècle baigné de fantastique. L’artiste nous offre de magnifiques visuels, telle cette vue plongeante sur le Vieux Port de Marseille ou cette nature foisonnante qu’il dépeint avec force détails… Le dessinateur met en scène avec maestria des personnages inquiétants ou attachants, repoussants ou charismatiques, faisant naître l’émotion à la pointe de ses pinceaux… Difficile en outre de ne pas être subjugués par ses couleurs qui sont au diapason de l’intrigue et qui baignent chaque scène d’une lumière apaisante ou d’ombres délicieusement inquiétantes…
Après avoir signé le somptueux Maître d’Armes, Xavier Dorison retrouve Joël Parnotte pour signer une tétralogie fantastique aussi envoûtante que déstabilisante.
On était d’emblée tombé sous le charme de l’univers fantastique et baroque imaginé par le scénariste du Troisième Testament et sublimé par le trait virtuose et puissant du dessinateur du Sang des Porphyre et sa mise en couleur qui joue avec art des ombres et de la lumière… Distillant avec parcimonie des éléments fantastique constitutifs de son atmosphère si particulière, ce second opus s’avère lui aussi de haute tenue avec un scénario délicieusement alambiqué, pleins de charmes et de mystères, tissé par un Xavier Dorison très inspiré…
Difficile de savoir quels chemins tortueux les auteurs vont faire emprunter à Aristophania et à ses jeunes protégés… Mais une chose est sûre : nous cheminerons à leurs côtés !
- Vous pouvez venir les enfants. Où est Basile ?
- Il… Il n’a pas voulu. Et… euh, nous, qu’est-ce qu’on doit faire ?
- Vous ne devez rien faire. Ici, avec elle, vous n’avez ni obligation, ni culpabilité, ni jugement ; ni devoir. Vous n’avez qu’à être ses enfants.dialogue entre Aristophania et Victor