Après avoir fouiller dans les dossiers de la clinique du professeur Angus, Esteban est sous le choc : sa vie n’est que mensonge et tout laisse à croire qu’il n’est qu’un personnage sorti d’un cauchemar…

Cette prise de conscience l’ébranle fortement et il se réveille, comme sorti d’un cauchemar, dans une maison qu’il ne connaît pas, avec des parents qu’il ne reconnaît pas et qui semblent très inquiets pour lui… Il y a quelques temps, il a été retrouvé inconscient dans une forêt, amnésique… Dès lors, il n’a qu’une seule idée en tête, retourner à la clinique du professeur Angus et retrouver Tristan et Sarah qui semblent avoir disparu. Mais en lieu et place du laboratoire, un cirque inquiétant s’est installé…

Parmi les albums jeunesse très attendus par les parents, le troisième tome de La Brigade des Cauchemars occupait une place de choix… D’abord parce que la série s’avère remarquablement bien écrite, bougrement originale et joliment mis en image… Mais aussi parce le lecteur ne pouvait que se sentir délicieusement frustré à la dernière planche du second opus de la série qui s’avérait tout juste vertigineux…

Une fois encore, Franck Thilliez fait montre de ses talents de conteur en signant un troisième tome ébouriffant tant son scénario s’avère délicieusement alambiqué, multipliant les fausses pistes et les chaussetrappes, entraînant Esteban et le lecteur dans une course poursuite rythmée et haletante riche en surprises et en rencontres impromptues dont certaines s’avèrent particulièrement impressionnantes… La force de ce scénario entraînant est de proposer un récit qui se suffit à lui-même tout en l’inscrivant dans une trame plus vaste, comme il l’avait fait, non sans brio, dans le premier opus. Par petite touche, le scénariste complète le portrait de chacun des protagonistes, à commencer par Esteban, soignant tout particulièrement les liens entre lui et les membres de la Brigade des Cauchemars. L’émotion n’est jamais bien loin et la dernière planche, une fois encore, s’avère délicieusement frustrante…

Rarement dessin et scénario n’auront été en si parfaite osmose. Yomgui Dumont a fait, une fois encore, fait du bien bel ouvrage. Difficile de ne pas être impressionné par son trait expressif et généreux et par son découpage inventif qui parvient à mettre en image avec virtuosité les éléments narratifs imaginés par le scénariste de façon claire et remarquablement fluide. Il donne vie à une formidable galerie de personnages dont certains s’avèrent particulièrement marquant… mais n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir… De son côté, Drac signe une mise en couleur de haute tenue qui accentue subtilement la dramaturgie du récit…

Très attendu de par chez nous, ce troisième opus de la Brigade des Cauchemars rempli toutes ses promesses et va même au-delà de nos espérances…

Après avoir accédé à la notoriété en tant que romancier avec ses thrillers glaçants et ses polars ciselés, Franck Thilliez poursuit avec brio ses incursions dans le neuvième art. Centré sur l’intrigant personnage d’Esteban, le scénario de ce troisième opus s’avère tout à la fois délicieusement alambiqué, remarquablement bien construit et superbement mis en scène par un Yomgui Dumont comme de coutume très inspiré. Destinée à la jeunesse, la Brigade des Cauchemars fait partie, avec Seuls, Supers et autre Croques, de ces séries destinée à la jeunesse que les adultes lisent avec un réel plaisir.

Le cliffhanger clôturant l’album fait comme de coutume naître cette délicieuse frustration qui est la marque des grandes séries…

Je n’ai pas rêvé…J’étais bien ici, avant, c’est réel… On cherche à me faire croire que rien de tout ceci n’a existé… Comme si on voulait effacer ma présence… Mais qui ? Pourquoi ? Il faut que j’aille voir ce qui se passe… Que je retrouve le professeur et les autres. Il sauront.