J.T. Meinhardt, Professeur à l’université d’Ingolstadt, et M. Knox, son fidèle assistant, se sont donné pour mission de chasser les Vampires du vieux continent et sont prêt à pactiser avec les loups-garous pour parvenir à leurs fins…
Premier récit de l’album,
Monsieur Higgins rentre au Bercail nous entraîne dans les Carpates ou nos deux chasseurs s’en vont traquer le Comte Golga, un vampire ancien au pouvoir terrifiants… Les deux chasseurs doivent convaincre un vieil homme atteint de lycanthropie de leur venir en aide… Mais le Comte les devance et les invitent dans son sinistre château où il célèbre avec ses convives vampiriques la nuit de Walpurgis…
Orchestré par Mike Mignola, ce premier récit est clairement une référence au
Dracula de Bram Stocker… Mais, comme de coutume, le scénariste a su se détacher du modèle pour tisser un récit envoûtant où se mêlent avec art horreur gothique et humour, jouant avec les codes du genre pour mieux s’en affranchir… Le dessin anguleux de Warwick Johnson-Cadwell joue avec art avec ces ingrédients de prime abord antagonistes, distillant une atmosphère savoureuse qui n’est pas sans évoquer celle baignant le
Bal des Vampires du désormais sulfureux Roman Polanski.
Nos Rencontre avec le Mal commence sur les chapeaux de roues sur une scène ressemblant à s’y méprendre à la poursuite échevelée du Comte Dracula par Van Helsing et de ses acolyte au cœur des Carpates… Warwick Johnson-Cadwell, qui en signe le scénario et les dessins, y fait une nouvelle fois montre de ses talents de dessinateur avec un trait bougrement expressif et des cadrages incisifs… Moins envoûtant que le premier opus, ce récit n’en demeure pas moins joliment mené avec une chute délicieusement iconoclaste…
Refermant l’album,
Sigfried change subtilement de paradigme en faisant de Professeur J.T. Meinhardt et de son acolyte non pas les chasseurs mais les proies d’un loup-garou particulièrement retords qui s’est fait de la traque des chasseurs de vampires sa spécialité…
Il prend d’ailleurs les commandes de l’histoire en en devenant le narrateur… Bougrement original dans son approche, cet ultime récit s’achève de façon particulièrement savoureuse, interrogeant le lecteur sur la nature des monstres… et des hommes…
Pour les amateurs de récits gothiques et fantastiques, chaque nouvel album de Mike Mignola est un évènement en soit… Associant sa plume à celle de Warwick Johnson-Cadwell et à ses crayons nerveux et expressifs, s’abreuvant aux sources des classique des récits vampiriques, le maître du fantastique et son acolyte font montre d’une parfaite maîtrise narrative, jouant avec art avec les codes du genre…
Apportant une note de fraîcheur à des récits de facture gothique, le duo formé par le Professeur J.T. Meinhardt et M. Knox s’avère irrésistible et confère tout son charme à ce one shot qu’on aimerait bien voir devenir une série…
- Qu’est-ce que j’aurais à faire ?
- Retourner au château avec nous et nous mener à la crypte.
- Retourner là-bas ? Je ne m’en sens pas capable.
- Je comprends. Vraiment. Mais, Monsieur, nul ne sait mieux que moi que le comte et sa dame son des monstres. Ce sont, en fait, des vampires, et j’ai passé ma vie à étudier ces infâmes créatures… A les traquer jusqu’à leurs repaires et à mettre fin à toutes ces horreurs…dialogue entre Monsieur Higgins et le Professeur J.T. Meinhardt