



Tu es confiné. Tes voisins ne t'ont pas bouffé toute l'ADSL. Et tu cherches des conseils pour passer quelques moments au fond de ta tranchée... Tonton Luc te glisse un conseil par jour dans l'oreille.
Attention, ce matin, je vous parle d'une série que je considère comme l'une de plus remarquables jamais produite : THE AMERICANS.
En deux mots pour placer l'ambiance : tout commence à la fin des années 70, à New-York où les Jennings forme un couple américain tout ce qu'il y a de banal : ils dirigent une petite agence de voyage, ce qui les amène à beaucoup voyager, ils vivent dans une maison cossu dans un quartier résidentiel, ils ont deux enfants un garçon et une fille dont ils s'occupent comme tout bons parents de la middle class américaine... sauf que... sauf qu'il n'y a pas d'amour entre Elizabeth et Philipp Jennings... D'ailleurs ils ne sont même pas américains, même si ils font tout pour le laisser croire.

Elizabeth et Philipp sont des espions soviétiques sous couverture chargés de recruter dans le personnel des ambassades et des agences gouvernementales des gens qui vont leur fournir des renseignements vitaux pour la mère patrie.
Leur couple a été formé artificiellement et leurs enfants sont la meilleure couverture leur permettant de se fondre dans le décor.
Et c'est là la très grande qualité de cette série. L'artificialité de ce couple, qui ne pourrait être qu'un élément logique devient central dans les 6 saisons admirables qui composent la série. Comment vivre avec quelqu'un qui ne représente rien pour nous et qui est pourtant la seule personne avec laquelle on partage tout de ses secrets au quotidien ? Comment se battre pour une nation alors qu'on vit totalement immergé dans une autre ? Comment élever des enfants qu'on n'a pas désirer, qui ont grandi en ignorant tout des réelles activités de leurs parents et quoi faire quand les cadres du parti demandent à ce qu'ils deviennent partie prenante de l'action anti-américaine ?

Le génie de cette série c'est de se recentrer petit à petit sur ces personnages principaux, d'en faire le coeur de l'histoire et des enjeux, là où mille et une autres séries qui ont peu de choses à dire sur leurs personnages principaux vont passer leur temps à introduire de nouveaux personnages pour perdurer.
Je termine sur Keri Russel et Matthew Rhys, les deux acteurs principaux, aussi touchants, qu'intenses, deux caméléons bourrelés de doutes qui avancent cranement avec leur foi qui lentement se fendille.
Malheureusement aucune plateforme ne propose ce titre mais dès que vous pouvez vous jeter sur les DVD, n'hésitez pas... pas une seconde.
par Luc Brunschwig